4 élèves sur 10 quittant le primaire ont des difficultés en mathématiques

Nov 13

4 élèves sur 10 quittant le primaire ont des difficultés en mathématiques

Le Conseil national de l’évaluation du système scolaire réfléchit en ce moment sur ce problème. Un élève sur deux ne maîtrise pas les attendus de maths en fin de CM2. Selon l’évaluation PISA, un quart des élèves de 15 ans ont un niveau très bas en mathématiques, et 40% des élèves de fin de primaire sont en difficulté. Ce constat accablant montre une progression du nombre d’élèves en difficulté depuis 10 ans et touche plus particulièrement les enfants issus de familles défavorisées.

Quelques difficultés ciblées

La numération serait semée d’embûches. Quand un nombre écrit 21 se lit vingt-et-un, pourquoi s’il est écrit 11 dit-on onze et non dix-et-un ?

Les décimaux sont source de difficultés. 4,12 est plus petit que 4,2 par exemple.

Les grands nombres ne peuvent être associés à des quantités d’objets que l’on peut compter.

Les quatre opérations seraient étudiées trop tôt, avec des tables de multiplication ou des opérations qui apparaissent trop complexes.

Ajoutons à cela les professeurs qui ne seraient pas rendus responsables de ces difficultés. 80% n’ont pas suivi de cursus scientifique, et même 72% de ceux qui ont été reçus au concours 2014 sont titulaires d’un master « métiers de l’éducation » !

Des solutions ou des prétextes à changement

Si les enseignants ne sont pas correctement formés, peut-être faudrait-il revoir les méthodes de formation et le cursus de leur préparation.

Des pratiques semblent voir le jour, ou tout au moins des modifications de pratiques avec le retour du calcul mental pratiqué régulièrement. Cet exercice n’a pourtant jamais été vraiment abandonné.  Mais qui dit calcul mental veut dire aussi acquisition des nombres, de leurs propriétés et de mécanismes automatiques. Il ne s’agit pas simplement de mémoriser des tables ou de faire simples petites additions ou soustractions. Combien savent toujours, ou encore, multiplier un nombre par 11, par exemple. Ou encore, trouver le carré d’un nombre terminé par 5 (ex : 35² à 3x(3+1)=12 et l’on écrit 25 à droite, soit 35²=1225). Ce ne sont pas les exemples qui manquent.

Une autre piste serait le numérique, mais là aussi la formation des enseignants est nécessaire.

Et pourtant, nos anciens savaient compter, ils n’avaient pas de calculette ou d’ordinateur. Alors pourquoi ce recul ?

Il faut redonner l’envie des « chiffres », l’envie d’apprendre, l’envie de chercher, l’envie de comprendre.

Ce qui est vrai en mathématiques l’est aussi en français

Le constat est aussi vérifiable, malheureusement, en français.

Que ne se plaint-on des fautes d’orthographe, de grammaire ou de conjugaison.

Comme en mathématiques, il y a des règles à maîtriser, des mécanismes à acquérir. Là aussi, il n’y a pas de secret, il faut apprendre et même parfois répéter des dizaines de fois. On nous parle toujours de continuer à exercer sa mémoire chez les seniors, mais ne faut-il pas commencer par l’entraîner chez les « juniors ».

Il n’est pas toujours drôle d’apprendre, ce n’est malheureusement pas souvent ludique, mais on  ne peut réussir sans travailler.

A consulter également : Conférence de consensus numération

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