Enseignant, un métier où le pouvoir d’achat est toujours en baisse

Oct 27

Enseignant, un métier où le pouvoir d’achat est toujours en baisse

Le pouvoir d’achat des profs baisse depuis 1981. Pour être plus précis, cette baisse est de l’ordre de 20% entre 1981 et 2004, et de 10% entre 2000 et 2010. L’économiste Robert Gary-Bobo estime « que pour que les enseignants retrouvent, sur leur cycle de carrière, les mêmes espérances de gains que leurs aînés, recrutés en 1981, il faudrait revaloriser les salaires d’au moins 40% ». Sur cette même période, les professeurs des autres pays de l’OCDE ont été augmenté, en moyenne, de près de 20% !

Ajoutons à cela le gel du point d’indice depuis 2010 pour les fonctionnaires. Dans le même temps, pourtant, l’inflation n’a pas été stabilisée à 0%, ce qui signifie bien que ce gel du point d’indice correspond à une baisse de salaire.

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Face à constat, pour qu’un professeur certifié au 11e échelon ait le même pouvoir d’achat que son homologue de 1996, il lui faudrait gagner 6.000 euros (brut) de plus par an !

Ne nous étonnons donc pas des conditions difficiles pour recruter certains professeurs, selon les disciplines ou les académies. Outre le salaire non attractif et les difficultés croissantes de leur métier, on est moins surpris d’observer les modestes notes nécessaires à l’admissibilité du concours de professeurs des écoles (selon l’Express, 4/20 à Créteil, 4,5/20 à Versailles, 5/20 à Paris ou 7/20 à Strasbourg…).

Le recrutement des professeurs exige d’être de plus en plus diplômé, bac+5 et un concours aujourd’hui, mais les salaires ne suivent pas la même logique. A titre de comparaison, puisque qu’on a souvent coutume de comparer la France et l’Allemagne, un professeur des écoles en début de carrière touche 80% de plus outre-Rhin. Après 15 ans de carrière, un professeur de collège gagne 75% de plus au Pays-Bas.

Ajoutons à cela le climat de discipline dans nos écoles observé par l’OCDE et qui place la France au 58e rang sur 64 pays, on peut là aussi estimer que la refondation est nécessaire.

A vouloir la réussite des élèves, le climat doit être apaisé afin que les performances scolaires soient meilleures, sans oublier un recrutement de qualité des professeurs qui seront gratifiés d’un salaire à la hauteur des ambitions que l’on voudra leur accorder.

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