Faut-il interdire le port du voile à l’université ?

Avr 13

Il semble bien difficile de connaître la position du gouvernement. Le Premier ministre est pour l’interdiction du voile islamique alors que  la ministre de l’Education nationale et le secrétaire d’Etat à l’enseignement supérieur y sont opposés.

Manuel Valls, dans une interview accordée à Libération le 13 avril, se dit favorable à une interdiction. « Il faudrait le faire, mais il y a des règles constitutionnelles qui rendent cette interdiction difficile. Il faut donc être intraitable sur l’application des règles de la laïcité dans l’enseignement supérieur ». Il déclarait déjà le 4 avril dernier que « le voile est un asservissement de la femme dès lors qu’il est revendiqué politiquement de manière militante. Fondamentalement, je pense que ce voile identitaire, politique, revendiqué comme tel, en cachant la femme, vise à la nier. Comment ignorer que les femmes subissent dans les quartiers populaires une pression culturelle faite de sexisme et de machisme ? »

Hier, la ministre de l’Education nationale, Najat Vallaud-Belkacem, écartait une interdiction. « Concernant le niqab, qui couvre intégralement le visage, il est interdit dans les espaces publics et donc à l’université. Concernant le voile, je ne suis pas pour l’interdiction par la loi. On a affaire à des adultes ». Elle précise également « il y a une liberté de conscience, une liberté religieuse qui fait qu’on ne va pas imposer les mêmes contraintes à des mineurs qu’à des étudiants. Je rappelle aussi que nos universités accueillent beaucoup d’étudiants étrangers. Va-t-on leur interdire l’accès aux universités parce que dans leur culture il y a tel type vestimentaire ? Je me réfère au principe de liberté à l’université parce qu’on a affaire à des jeunes majeurs ».

Quant au secrétaire d’Etat à l’enseignement supérieur, Thierry Mandon, qui se dit opposé à une loi, il indiquait ce matin sur RTL , en contredisant Manuel Valls « Si j’ai l’occasion de lui en parler, je lui dirai qu’il n’y a pas besoin de loi. Ce que je vois sur le terrain, ce que me disent tous les présidents d’université c’est qu’il n’y a pas de problème. »

Quand on nous rappelle en permanence le mot laïcité, cela fait bien désordre !

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