L’Oxford High School for Girls et le test impossible

Sep 25

L’Oxford High School for Girls et le test impossible

Une école de filles de premier plan a introduit des tests dans lesquels il est impossible d’obtenir 100% de bonnes réponses, de façon à montrer aux élèves qu’il n’est pas toujours possible de tout réussir.

L’Oxford High School for Girls a envisagé l’utilisation d’un test de mathématiques qui empêchera les élèves d’être obsédés de devenir “Little Miss Perfect”. Les élèves, âgées de 11 ans, vont passer un test en ligne dans lequel les questions deviennent de plus en plus difficiles. Quand une jeune fille atteint le sommet de sa capacité, elle fait face à des questions auxquelles elle est incapable de répondre lui montrant que c’est « très bien ne pas tout réussir ».

Et vous, réussiriez-vous le test de mathématiques de l’école primaire ? (attention, il est en anglais)

L’école, qui entre parenthèses perçoit des redevances de près de 4 000 £, a obtenu 89% de réussite au niveau A. Elle est la première à se lancer dans cette initiative, qui pourrait ensuite être étendue à d’autres établissements.

Helen Fraser, directeur général de la Fondation Girls’ Day School Trust, a déclaré au Sunday Times que le programme vise à aider les filles à comprendre que « la perfection est l’ennemi de l’apprentissage ». Elle a ajouté : « Pour les filles très performantes, comme celles des écoles GDST (Girls’ Day School Trust), nous devons veiller à ce que leur formation les aide à devenir résilientes, pour les inciter à ne pas avoir peur de prendre des risques et d’être confiantes. »

« Il existe un certain nombre d’initiatives dans les écoles GDST pour soutenir cet objectif, dont l’un est la suggestion du responsable de l’Oxford High School qui considère qu’en utilisant des tests qui visent haut et même plus, les filles vont souvent aller plus loin que ce qu’elles n’auraient jamais imaginé pouvoir réaliser.

« Ce qui est important dans ce contexte n’est pas de savoir si les filles obtiennent 100%, mais qu’elles apprennent que l’échec n’est pas fatal. Ce qui compte c’est ce que vous apprenez de l’échec de l’expérience et comment vous allez rebondir ».

Cette initiative a fait suite à « la semaine de l’échec » initiée dans une autre école privée prestigieuse, le Wimbledon High School for Girls, et visant à enseigner aux élèves le renforcement de la résilience.

L’expert en éducation, le Pr Alan Smithers, de l’Université de Buckingham, a salué l’idée de tests difficiles dans lesquelles l’obtention de la totalité des points est impossible, mais a déclaré que les bénéfices de l’expérience dépasseront ceux apportés aux filles qui ont dû faire face à l’échec.

« Les tests sont difficiles autant pour les garçons que les filles, et on ne peut contester que ce soit une bonne idée de proposer des questions auxquelles très peu, voire aucun, ne peuvent répondre, » a-t-il dit.

« C’est une expérience que nous avons subi tous dans notre vie, il y a des choses que nous aurions aimé tous réussir mais qui ne se sont pas réalisées et pour lesquelles ce ne fut pas la première fois, c’est une bonne expérience d’apprentissage général qui implique de s’exercer et de recommencer.

« Mais l’échec va s’avérer très utile car le but est d’améliorer les performances mathématiques chez les filles. »

Hara Estroff Marano, rédacteur en chef de la revue Psychology Today et auteur de Une nation de mauviettes, a déclaré qu’à 11ans,  les filles ont atteint l’âge où elles sont assez matures pour faire face à l’échec et en tirer des leçons.

« Nous apprenons plus des échecs que des succès », dit-elle. « Si vous n’apprenez pas de l’échec dès le début, alors vous vivez votre vie dans la peur de l’échec.

« Vous êtes terrifiés par l’échec si bien c’est que vous menez une vie défensive et vous ne pouvez rien faire de créatif ou impliquant une prise de risque.

« Le succès dépend moins du 100% de réussite que de ce que vous êtes capable de faire quand les choses vont mal. Il est vraiment important d’apprendre à échouer ».

La philosophie actuelle est que les parents ne laissent pas leurs enfants échouer, a-t-elle ajouté, et donc l’aptitude à enseigner à l’école est l’option « meilleur second ».

 « Les filles ont besoin d’apprendre à à accepter l’échec et comment s’en remettre et faire face » explique la professeur principale Heather Hanbury. « La peur d’échouer peut être très invalidante et peut bloquer les filles dans leurs initiatives. »

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