Quelle est la valeur des notes ?

Mai 15

Quelle est la valeur des notes ?

Quand un élève a des notes en-dessous de la moyenne, il est souvent qualifié de « nul » ou de « paresseux » et se voit sanctionné. Pour obtenir son bac, il faut semble-t-il avoir la moyenne. Ces règles sont valables pour les élèves, mais ne s’appliquent pas pour leurs professeurs.

En effet, à quelle note minimale sont recrutés les futurs professeurs ? On est bien loin des anciens concours d’entrée à l’école normale où les « meilleurs » étaient recrutés après la troisième. Il leur fallait obtenir des résultats bien supérieurs à la moyenne.

Aujourd’hui, la réalité est tout autre car 4 sur 20 peut suffire pour réussir le concours de professeur des écoles.

Egalité, mais pas pour tous

Egalité des sexes et parité font partie des préoccupations de nos gouvernants. Mais égalité des chances, certes non. Un examen n’a pas la même valeur selon l’académie, ou même pire l’établissement. Les sujets ne sont pas les mêmes partout alors que le diplôme obtenu est sensé être identique. Il en va de même pour le recrutement des enseignants, où la note minimale permettant l’admission varie d’une académie à l’autre ; plus grave encore, celle-ci peut se situer très en-dessous de la moyenne. On peut citer les résultats de certaines académies où les derniers seuils d’admissions étaient de : 4.17 pour l’académie de Créteil, 4.57 pour Versailles, 7.1 pour Lille ou 7,18 pour Grenoble.

Que vont pouvoir apporter ces admis à leurs élèves pour leur réussite future. De plus les notes d’admission les plus basses correspondent aux secteurs les plus en difficulté. Hasard ou non des chiffres, certains candidats sont recalés avec des moyennes bien supérieures parce qu’ils ont eu une note éliminatoire de 0 à une épreuve. Est-il concevable à un niveau de recrutement de bac plus X de se voir gratifié d’un zéro, ou n’a-t-on pas voulu éliminer ce candidat à l’oral ?

Quoi qu’il en soit, il semblerait que la note importe peu. Il y a un certain nombre de postes à pourvoir, il faut donc satisfaire aux besoins.

Hasard encore ? Les résultats apparaissent comme proportionnellement inverses à la note minimale. A Créteil 87% des candidats réussissent le concours, comme à Versailles où ils sont 86,9%. A l’inverse, on peut constater que seuls 17.9% des candidats qui se sont présentés à Nancy-Metz ont été admis. On peut même remarquer que dans certaines salles d’examens seuls la moitié se présentent !

Quel est l’avenir de notre école ?

Si l’on se contente d’examiner les chiffres, on peut craindre une régression de l’enseignement. Mais ne jetons pas la pierre aussi vite aux candidats. Sont-ils vraiment si mauvais ou cela ne cache-t-il pas autre chose ?

Le métier d’instituteur, que je préfère au terme de professeur des écoles qui n’a plus le même sens, ne semble plus aussi attractif. Le niveau d’étude requis est de plus en plus élevé pour aboutir à une reconnaissance et un salaire qui ne sont plus à la hauteur. Comme le dit un proverbe américain « si vous payez des cacahuètes, vous recruterez des singes ». S’il y a beaucoup de candidats et peu d’élus dans certaines académies, ne sont-ils pas attirés vers ces concours en raison de la crise du chômage ? A l’inverse dans les académies où les candidats sont peu nombreux et les notes sélectives modestes, ne serait-ce pas en raison des difficultés d’exercice du métier sur ces secteurs ?

La crise des vocations continue et ce n’est pas le gel du point d’indice des fonctionnaires depuis 2010 qui va améliorer la situation, d’autant que le premier ministre n’envisage pas de changer de cap avant 2017 ! L’avenir de nos enfants est en jeu, et il est regrettable pour nos  dirigeants que voir plus loin qu’une mandature semble impossible.

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