Qui sont la cause des mauvais résultats de l’école : les élèves ou les profs ?

Déc 09

Qui sont la cause des mauvais résultats de l’école : les élèves ou les profs ?

Les performances scolaires de nos jeunes sont-elles si mauvaises ? C’est ce que constatent les résultats de plusieurs enquêtes : PISA nous place dans les profondeurs du classement, particulièrement en mathématiques ; PIRLS constate un effondrement des capacités en lecture, c’étaient les résultats de l’année dernière, ceux de cette année ne sont pas encore connus mais risquent encore d’être décevants ; enfin, une autre enquête indiquait également un niveau en net recul en histoire-géographie.

Ce phénomène est-il nouveau ?

Il semblerait que non, mais jusqu’à présent les résultats étaient minimisés, pour ne pas confirmer ce désastre. Chacun essaie de trouver les causes de ces mauvais résultats, les uns affirmant que « les journées sont trop chargées », les autres que « les enfants sont stressés » ou encore « qu’on pousse les élèves de CP pour qu’ils sachent lire avant Noël ». Et pourtant les pays dans lesquels les élèves réussissent le mieux ont adopté des comportements bien opposés : ils travaillent beaucoup plus, sont soumis a plus de discipline et leurs connaissances sont contrôlées plus régulièrement !

Ainsi pour mieux réussir, il faut peut-être cesser de se plaindre de la lourdeur des programmes ou des notes et du classement qui stigmatiseraient les élèves et se rendre à l’évidence que la baisse du contenu des programmes scolaires est néfaste à la réussite. On peut prendre comme exemple l’enseignement du français où un élève de CP bénéficie de 40% d’heures en moins d’enseignement qu’il y a quarante ans ; c’est ainsi qu’un bachelier aura bénéficié de 800 heures de français de moins que ses parents durant son parcours scolaire.

Qui sont les plus pénalisés ?

A vouloir niveler les programmes par le bas, ce sont malheureusement les enfants des milieux défavorisés qui sont les plus pénalisés. Au lieu de réduire les inégalités, on les accentue. Plus grave encore, une partie des nouveaux enseignants qui sont issus de ce système presque minimaliste se mobilisent contre les rythmes scolaires, prétextant les « pauvres-enfants-fatigués-parce-qu’écrasés-de-travail ». Sont-ils totalement conscients des capacités réelles de leurs élèves quand on consulte le rapport de l’Inspection générale de 2008 qui établit que « la majorité des maîtres ne dispose pas des cadres théoriques minimaux, ce qui ne leur permet pas d’être lucides quant à leurs pratiques ». Comment ne pas comprendre alors que 20% des élèves ne maîtrisent pas le calcul ou la lecture d’après l’enquête PISA quand on sait que « l’écriture manuscrite longue (plus de dix lignes) reste rare » parce qu’« il est dit que l’effort d’écriture rebute les élèves et on le leur épargne ! », alors ne soyons pas surpris d’être nettement devancés par les champions coréens.

A qui la faute ?

Suite aux mouvements de grève contre les rythmes scolaires, les enseignants sont accusés de corporatisme, ne défendant que leurs intérêts personnels. Les élèves se disent également gênés par le bruit en classe, causé par le bavardage d’élèves qui n’écoutent pas l’enseignant. Est-ce que ce sont les élèves qui ne font pas leur travail d’élève ou les profs qui ne font pas leur travail de prof ? Les profs ont-ils encore les moyens d’instaurer une bonne discipline de travail ?

Un constat accablant

Le niveau des élèves de fin de collège en histoire-géographie a baissé de 11 points en 6 ans. Les élèves les plus performants ne représentent plus que 6% au lieu de 10%. Le pourcentage d’élèves de faible niveau passe de 15% à 21%, avec cette particularité c’est qu’ ils ne maîtrisent pas la langue.

Nous reculons encore de 2 places au classement PISA, pour nous retrouver à la 25e place sur 65. Le nombre d’élèves en difficulté augmente également.

Selon l’enquête PIRLS portant sur les compétences en lecture des élèves de CM1, le constat n’est pas plus brillant. Là aussi le pourcentage d’élèves les plus avancés régresse, passant de 7% à 5% en 10 ans. L’écart entre les sexes diminue, mais c’est une chute des performances des filles qui est observée. C’est surtout l’enseignement public qui chute, l’enseignement privé obtenant de moins mauvais résultats, précisons que c’était l’inverse dix ans en arrière. Nous sommes loin derrière Hong-Kong, Singapour, la Russie, les Etats-Unis, la Finlande, la Croatie, le Danemark ou l’Irlande du Nord.

N’est-il pas temps d’inverser cette descente catastrophique et de proposer des mesures efficaces qui fassent enfin progresser le niveau des élèves ?

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