Voilà bien une nouvelle vieille idée reprise par Najat Vallaud-Belkacem. En effet, en 2012, Vincent Peillon avait écarté la possibilité d’allonger la scolarité obligatoire.
Pour aller plus loin sur l’Éducation, je proposerai d’étendre la scolarité obligatoire de 3 à 18 ans. #UEngagement pic.twitter.com/hn994T6Q6i
— Najat Belkacem (@najatvb) 17 septembre 2016
Actuellement, la scolarité est obligatoire de 6 à 16 ans. La ministre de l’Education souhaiterait la porter de 3 à 18 ans. Cette idée, louable au départ, pourrait améliorer la lutte contre le décrochage scolaire. Le constat de départ montre que 98% des enfants de 3 ans sont déjà scolarisés, ce qui signifie que le changement n’apporterait rien. Par contre, à 17 ans 92% des jeunes sont scolarisés alors qu’ils ne sont plus que 77% à 18 ans. Plus de 100.000 jeunes quittent l’école sans diplôme.
Cette mesure peut-elle lutter contre le décrochage ?
Ne faudrait-il pas aussi se poser la question quant à la raison du décrochage scolaire. Allonger la durée de la scolarité fera-t-elle mieux aimer l’école ? Quelles perspectives va-t-on envisager avec cet allongement ? Le contenu sera-t-il encore allégé ou délayé sur une plus longue durée ? Même si c’est un bel argument de campagne pour 2017 qui permettrait de satisfaire les revendications du SNES, on peut se demander si cette mesure est bien raisonnable, tant en efficacité qu’en coût.
Reporter la fin de scolarité de 16 ans à 18 ans permettra sans doute de décaler l’entrée dans la vie active ou l’inscription au chômage. Mais les diplômes ne résolvent malheureusement pas tout. Sans diplôme ni qualification, il est difficile d’entrer dans le monde du travail ; avec des diplômes ou trop de diplômes, c’est parfois aussi difficile, certains acceptant même des emplois sous-qualifiés et mal rémunérés pour subsister !
Que d’idées qui ne satisfont que ceux qui les créent :
- Les rythmes scolaires qui n’ont que faire des rythmes de l’enfant, quand on s’aperçoit que trop souvent, on a libéré le vendredi après-midi au profit du travail le mercredi matin. Au grand bénéfice de certains parents qui ont alors de plus grands week-ends. Au bénéfice aussi des collectivités qui peuvent mieux gérer financièrement les activités périscolaires.
- La réforme du collège quand on s’aperçoit que 60% des professeurs jugent l’emploi du temps plus compliqué.
- Ajoutons alors cet allongement de la scolarité obligatoire qui offrira à la ministre une nouvelle ligne à son bilan.