APB, admission post bac, est un passage obligé pour les lycéens qui veulent accéder à l’enseignement supérieur. Leur inscription passe par une plateforme informatique.
Ce qui inquiète l’association Droits des lycéens, ce sont les critères de l’algorithme « tenus secrets et probablement illégaux ».
Chaque année 800.000 lycéens doivent formuler des vœux pour la suite de leurs études. La question est la hiérarchisation de l’ordre de ces vœux et surtout de faire le bon choix entre ce qui plait au candidat ou la filière qui offre le plus de chances d’y entrer. Chacun a en principe les mêmes chances, en particulier pour les licences universitaires, mais il n’en est pas de même pour certains domaines tels les STAPS (sport), le droit, la PACES (études de santé) ou même la psychologie. C’est ainsi que le fameux algorithme, dont seul le ministère de l’Education connaît les détails techniques », permet un « traitement automatisé critérisé ». Autrement dit une belle opacité !
Quels sont les critères pris en compte, et quels poids ont-ils ? Prend-on en considération l’académie de passage du baccalauréat ou de résidence, l’ordre des vœux, la situation familiale ? Autant de questions sans réponse, et qui bien entendu suscitent tous les doutes. Un autre point d’interrogation concernant la sélection, en cas d’égalité selon les différents critères, quel est le poids du tirage au sort qui va départager les candidats ?
Les citoyens devraient être en droit de connaître les « algorithmes publics », en corrélation directe avec le projet de loi « Pour une république numérique ». Bercy a dévoilé depuis le 1er avril le code source de son calculateur d’impôts sur le revenu. Le ministère de l’Education nationale n’est pas prêt de publier « le code source de l’algorithme », précisant que « le langage algorithmique est incompréhensible pour les non-initiés » et qu’il « ne sert à rien sans la base de données des élèves ». Si le Français moyen n’a pas les connaissances nécessaires pour tout comprendre, ce n’est pas une raison pour garder ces informations confidentielles. Il y aura bien quelqu’un dont les compétences seront mises au service de la vulgarisation de ce langage.
Depuis plusieurs mois, DL (Droits des Lycéens) demande une clarification et la communication des documents sur l’APB. L’association a même saisi la justice.