Des classes de niveau dans un collège sur deux

On est encore bien loin de la mixité sociale dans les établissements scolaires. Réforme du collège ou pas, il faudra attendre bien plus que la rentrée 2016 pour voir le changement.

Une étude sur l’état des lieux de la mixité scolaire et sociale dans les collèges et lycées a été réalisée par deux chercheurs. Ils se sont intéressés à une génération d’élèves entrés en sixième et à leurs résultats au brevet quatre ans plus tard. Cette étude a pris en compte la catégorie socio-professionnelle.

On ne sera pas surpris de constater qu’un élève aisé a deux fois plus de camarades de même milieu social. Mais s’il y avait vraiment mixité dans les établissements, on rencontrerait 22% d’élèves de CSP+ (profs, cadres, chefs d’entreprises…) dans chaque établissement. La réalité est tout autre puisqu’ils sont concentrés à 34% dans leur collège, alors qu’ils ne sont que 18% dans les établissements où l’on rencontre des élèves de CSP intermédiaires ou défavorisés.

C’est dans les villes que l’on trouve la plus grande ségrégation. Il est vrai que, dans les zones rurales, les élèves n’ont que peu de choix pour trouver leur établissement. C’est ainsi que dans les zones urbaines on trouve les « bons » établissements et ceux « à éviter ».

Ségrégation entre établissements, mais ségrégation également à l’intérieur des établissements. Un collège sur deux a des classes de niveau. Il y a les classes de « bons » et les classes de « mauvais » élèves. La sélection est pratiquée par les langues vivantes et le latin où l’on trouvera les « meilleurs » élèves.

En supprimant le latin et les classes bilangues, la réforme mettra-t-elle fin à l’élitisme ? Est-ce le seul facteur qui permette d’obtenir la fin de cette ségrégation, on peut en douter.

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