C’est ce qu’indique un sondage qui révèle que 69% de Français sont favorables à cette réforme. Ceux-ci pensent que le matin est plus favorable aux apprentissages. C’est peut-être vrai, mais alors pourquoi avoir supprimé à une certaine époque le samedi matin, pour le remplacer maintenant par le mercredi matin ? On pourrait regretter que l’on n’ait plus ce rythme régulier avec une coupure en milieu de semaine. A qui profitent les longs week-ends ?
Ce sondage favorable à la réforme des rythmes scolaires tombe à pic, juste avant la date limite des dépôts, par les communes, des projets d’organisation du temps scolaire. Mais quels types d’organisations seront retenus, ne peut-on supposer qu’il y aura beaucoup de demandes de dérogations en faveur du regroupement des activités pour le vendredi après-midi ?
Ce sondage fait également apparaître que plus de la moitié des Français pensent que la nouvelle organisation des rythmes scolaires va permettre de réduire les inégalités sociales. Toutefois, près de 9 sur 10 sont préoccupés par les difficultés de mise en place de cette réforme par les communes. Comment peut-on envisager que les activités périscolaires puissent réduire les inégalités si elles sont facultatives, comme dans le cas des vendredis après-midi, ou surtout si une contribution financière est demandée aux familles ? Remettre cinq demi-journées de classe les matins réduira-t-il vraiment les inégalités et cela pourra-t-il améliorer les mauvais résultats constatés par la dernière étude qui montrait la baisse du niveau des élèves de CE2, particulièrement en orthographe et vocabulaire ?
Un problème important déjà soulevé de nombreuses fois reste toujours sans solution. Certains parents, déjà dans le dispositif, se plaignaient de l’état de fatigue de leurs enfants avec la mise en place des nouveaux rythmes scolaires. Les activités, qu’elles soient concentrées en fin de semaine ou réparties chaque fin de journée, ne réduiront en rien la journée de l’enfant. Ces journées sont toujours aussi longues et même parfois plus fatigantes. Personne n’a vraiment réussi à trouver une solution pour réduire la journée de classe mais également réduire les vacances d’été. L’enfant n’est toujours pas le centre du système éducatif, il n’en demeure qu’un élément.
Se focaliser sur ces rythmes scolaires n’élude-t-il pas la question fondamentale non résolue de l’évolution des apprentissages et du niveau de réussite qui doit conduire à une réflexion et si nécessaire une remise en cause de méthodes utilisées.
