Education à la citoyenneté, de la théorie à la réalité des progrès à faire

Si la France présente une organisation scolaire solide de l’apprentissage de la citoyenneté dans les programmes scolaires et instructions officielles, la mise en œuvre de ces enseignements dans les classes et les pratiques participatives des élèves dans la vie scolaire des établissements sont souvent en décalage avec les prescriptions.

Telle débute l’analyse publiée par le Conseil national d’évaluation du système scolaire (Cnesco).

La France est en Europe le pays où l’apprentissage de la citoyenneté, selon les instructions officielles, est le plus important. Depuis 1990, le dispositif est axé sur trois dimensions : des cours d’éducation civique, l’implication des élèves dans les instances de gouvernance des établissements secondaires, et des projets de responsabilisation citoyenne.

Afin de mieux comprendre la situation de la France par rapport aux autres pays européens, il suffit de consulter le document : L’éducation à la citoyenneté en Europe.

Une réalité différente de la théorie

On peut toutefois constater que les heures prévues pour l’éducation civique sont détournées et utilisées à d’autres fins, comme par exemple terminer les programmes dans d’autres matières scolaires. On est souvent loin des 30 minutes hebdomadaires prévues pour cet enseignement.

La participation des élèves à la vie citoyenne de leur établissement est encore faible ; c’est ce que pointait du doigt, déjà en 2013,  le rapport de la mission sur l’enseignement de la morale laïque.

Pourquoi si peu d’intérêt ?

Deux raisons essentielles peuvent être avancées. L’éducation à la morale civique est trop déconnectée de la vie quotidienne et se réduit à un simple enseignement. D’autre part, le système scolaire français repose sur la notation et les diplômes, et cet enseignement ne fait l’objet d’aucune épreuve dans les différents examens.

Si l’on veut parler du vivre ensemble, il faut sortir de la théorie. Sans être passéistes, les anciens se souviennent de la petite phrase de morale écrite au tableau en début de journée. Mais surtout, cette petite phrase était étudiée, relayée dans les familles et appliquée. Lorsque la ministre de l’Education nationale veut revenir à d’anciennes règles élémentaires de politesse et de respect, comme des élèves qui se lèvent lorsqu’un adulte entre dans une salle de classe, on peut approuver. Mais notre société a tellement pris de distance par rapport à toutes ces valeurs que l’on peut supposer difficile de tout mettre en application.

Sans l’école on ne peut rien, mais l’école ne peut tout faire. C’est aussi l’affaire de la famille, de la société.

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