Le ministre de l’Education, Jean-Michel Blanquer, vient d’annoncer la création de 2.500 postes de professeurs pour dédoubler les CP des écoles classées en zone d’éducation prioritaire.
Si l’idée paraît séduisante dans le but de faire réussir Tous les élèves, elle soulève de nombreuses questions. Que ce soit chez les responsables d’associations de parents d’élèves ou chez les élus municipaux, l’heure est à l’interrogative.
2.500 postes sur 4.000 !
L’école primaire est la priorité pour ce quinquennat. N’était-ce pas la même préoccupation de la fin de quinquennat précédent, puisque 4.000 postes ont été créés pour réaliser le « plus de maîtres que de classes ». Or ce contingent de 2.500 postes (créés ?) vient en diminution des nouvelles créations. Même si l’objectif est bien de faire apprendre à lire, écrire, compter à 100% des élèves de CP, le ministre précise que « nous faisons coexister les deux dispositifs pour pouvoir les évaluer et avancer ». Cela ressemble bien à un test qui montre que le gouvernement se met en marche et qu’ensuite on verra. Mais ensuite, les préoccupations des classes suivantes ne sont-elles plus les mêmes ? Lorsque l’on va à l’école, quelle que soit la classe, n’est-ce pas pour apprendre ?
Quels professeurs ?
Dédoubler les classes de CP de REP+ dès la rentrée de septembre 2017, c’est peut-être un plus. Mais avec quels professeurs ? Si l’on veut être pleinement efficace, mieux vaut prendre des professeurs expérimentés. En créant des postes seulement à la rentrée, quels enseignants seront recrutés ? Sans vouloir méjuger de la qualité de ces nouveaux professeurs, seront-ils vraiment armés pour remplir leur mission éducative ?
Quels locaux ?
Dédoubler les classes de CP, pourquoi pas, mais cela sous-entend deux salles de classe pour chaque groupe de 12 élèves au lieu d’une seule. Toutes les écoles disposent-elles des infrastructures suffisantes, ou les communes ont-elles les moyens financiers et matériels de s’organiser pour la prochaine rentrée ? Il semble que dans 3 cas sur 10 ce soit mission impossible.
En fin de compte, qui s’en inquiète le plus ? Ce sont bien les parents d’élèves ? Augurons que ce ne soit pas une réforme de plus.
Un bel effet médiatique pour lancer la prochaine rentrée, laissons le temps au gouvernement de se mettre en marche…