Encore plus de moyens pour lutter contre le décrochage scolaire

Environ 140.000 jeunes quittent chaque année le système scolaire sans diplôme professionnel ni baccalauréat. Ces jeunes seraient deux fois plus exposés au chômage que les autres, même s’il est difficile de trouver un emploi quand on est également trop diplômé. L’objectif du président Hollande est de diviser par deux le nombre de décrocheurs pendant le quinquennat.

50 millions d’euros chaque année

La ministre de l’Education, Najat Vallaud-Belkacem, a annoncé dans un entretien au Parisien-Aujourd’hui en France, la mise en place d’un budget annuel de 50 millions d’euros pour lutter contre le décrochage. « Il faut traiter à la fois la prévention du décrochage, le raccrochage et la remédiation. […] On va donc former les enseignants à détecter précocement les difficultés scolaires, associer les parents à cette démarche … y compris avec des formations à une meilleure connaissance de l’institution scolaire pour ceux qui en éprouvent le besoin » précise la ministre.

Des enseignants mieux formés

Afin de lutter contre le décrochage les enseignants « auront une formation au repérage des signes annonciateurs du décrochage et des outils pédagogiques pour y faire face. Des référents décrochage seront présents dans chaque établissement (et) le suivi des absences sera amélioré ».

La ministre propose qu’ « en cas de rupture ponctuelle de la scolarité, un lien [soit] systématiquement maintenu avec au moins un enseignant pour préparer le retour en classe» ainsi qu’une «prise en charge adaptée et personnalisée par des équipes constituées non seulement de professionnels de l’éducation, médico-sociaux, mais aussi d’associations ».

« Les 15 à 18 ans dont le risque de décrochage est avéré se verront proposer un parcours de stagiaire de la formation initiale personnalisé. […] Pris en charge par un tuteur, toujours sous statut scolaire, ils pourront faire un stage de découverte en entreprise, un service civique, le temps de mûrir un projet et de trouver une solution de formation adaptée ».

Najat Vallaud-Belkacem souhaite une école plus souple pour les élèves qui pourraient « faire une pause dans leur scolarité, sortir du système », le temps d’un stage en entreprise par exemple.

Des parents également formés

En plus des 50 millions, le gouvernement prévoit d’ « offrir des formations aux parents qui ne parlent pas forcément français, pour qu’ils comprennent l’institution scolaire et soient à même d’aider leurs enfants ».

Les professeurs qui assureront ces formations seront bien entendu rémunérés.

Plus de redoublement, ou presque

Un décret, publié jeudi au Journal officiel, fait du redoublement une décision « exceptionnelle » dès la rentrée 2015.

Le redoublement pour intervenir pour « pallier une période importante de rupture des apprentissages scolaires », avec « l’accord écrit des représentants légaux de l’élève ou de l’élève lui-même, si celui-ci est majeur ». « En cas de redoublement, un dispositif d’aide est mis en place, qui peut s’inscrire dans un programme personnalisé de réussite éducative ».

Un allongement de la scolarité obligatoire ?

L’Education nationale souhaite associer en plus les parents à la vie de l’école et de leur enfant. Un numéro vert est mis à leur disposition : 0800 12 25 00.

Le gouvernement va lancer une étude afin de savoir s’il est pertinent d’allonger l’obligation scolaire à 18 ans au lieu de 16 ans. NVB n’est pas favorable à cette idée « Repousser l’âge de la scolarité obligatoire pour ceux à qui le système scolaire ne convient plus n’est pas la panacée ». Ne serait-ce pas un nouveau moyen de repousser l’entrée dans la vie active et réduire ainsi les chiffres du chômage ?

Des mesures certes, vers les plus défavorisés, qu’il ne faut pas minimiser. Mais qui se préoccupe réellement des élèves « normaux » pour qui les apprentissages sont trop lents. On se plaint de la baisse de niveau moyen et des mauvais résultats dans les classements internationaux. A vouloir trop s’occuper des bas niveaux et niveler les programmes vers le bas, peut-on vraiment progresser. Si le système scolaire ne convient pas à certains élèves, parce que trop difficile ou trop éloigné de la réalité, convient-il vraiment aux très bons élèves qui s’ennuient également en classe. Et de très bons élèves, il doit y en avoir beaucoup, si l’on considère simplement le nombre de mentions très bien au baccalauréat. S’occuper des élèves en difficulté, très bien, mais s’occuper aussi des autres c’est encore mieux.

Sources : AFP

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