Isabelle Montésinos-Gelet, professeure au Département de didactique de la Faculté des sciences de l’éducation de Montréal, a mené une étude sur l’incidence de l’apprentissage simultané de l’écriture scripte et de l’écriture cursive.
Au Québec, on enseigne le script en 1ère année et la cursive en 2e année. Cette manière de faire est plus une tradition et une habitude. On pensait que l’écriture scripte est plus simple au niveau moteur.
Le choix du type de calligraphie a un impact sur l’apprentissage de l’écriture. L’écriture implique quatre types d’opérations : conceptualiser, énoncer, encoder et matérialiser.
L’étude menée sur 54 classes de 2e année du primaire visait à comparer le développement de la compétence à écrire des élèves : vitesse d’écriture, lisibilité de l’écriture, orthographe et production de texte. Il s’avère qu’enseigner les deux styles d’écriture est néfaste aux apprentissages. Cela ralentit les progrès dans les autres apprentissages, du fait de la charge que représente l’apprentissage de deux types d’écriture. Cela entrave l’automatisation des gestes moteurs. Il est nécessaire que l’écriture soit automatique afin de libérer assez d’énergie pour les autres opérations d’apprentissage.
En écriture scripte, il n’est pas rare de trouver des lettres en miroirs, par exemple un p à la place d’un q. En écriture cursive, les lettres s’enchaînent et le mouvement est continu, avec très peu de levers de crayon. La maîtrise de la calligraphie a une incidence positive sur les apprentissages et les compétences linguistiques.
Les élèves doivent exercer leurs gestes moteurs pour les automatiser et rendre la production fluide. L’écriture copie offre un contexte intéressant pour cette exercisation, surtout si la copie est au service d’une tâche signifiante (ex. tenir un journal de lecture dans lequel l’élève copie des phrases qu’il aime dans les livres qu’il lit). Les élèves qui présentent des difficultés peuvent aussi être regroupés dans le cadre d’un dispositif d’écriture guidée.