C’est ce que semble vouloir dire l’Institut Fraser qui pense que les professeurs devraient être rémunérés en fonction des notes obtenues par les élèves.
Cette idée fait débat au Canada dont les responsables de l’étude indiquent que d’autres pays ont développé des mesures incitatives pour les professeurs. Il semblerait que lorsque ce système est mis en place, les performances des élèves soient meilleures. Actuellement, les professeurs sont payés en fonction de leur ancienneté et de leurs diplômes.
« Dans plusieurs des économies qui connaissent le développement le plus rapide, parmi lesquelles la Chine, l’Inde, Singapour, Hong Kong, entre 60 et 75% de la paie des employés est basée sur la performance », peut-on transposer ce mode de rémunération dans les autres pays ?
Reste à déterminer les critères de récompense.
Le Nouveau-Brunswick qui préconise le travail en équipe estime que ce type de mesure va à l’encontre de leur façon de procéder, favorisant alors l’individualisme et la compétition entre enseignants. L’Association des enseignants et enseignantes du Nouveau-Brunswick (AEFNB) déplore cette pensée « entrepreneuriale ».
Le Canada fait partie des pays les mieux classés dans l’échelle PISA, même s’il a reculé légèrement dans ce classement. Cela justifie en partie le rapport de Vicki Alger « La rémunération incitative des professeurs qui fonctionne ». La chercheuse américaine signale également que les professeurs canadiens, payés selon leurs diplômes et leur ancienneté, atteignent le haut de l’échelle de rémunération en 11 ans, contre 24 ans en moyenne dans les autres pays. De plus, ils sont rarement évalués. Il y a même pénurie d’enseignants dans certaines zones géographiques où les besoins seraient plus importants (facteurs socio-écologiques, pauvreté, langue maternelle, niveau d’éducation des parents…).
On ne peut gérer l’éducation comme une entreprise. Augmenter les salaires des enseignants les inciterait-il à travailler plus ?
Selon Wayne Ross, professeur à l’université de la Colombie-Britannique, cité par l’agence La Presse canadienne, rémunérer à la performance revient à réduire l’enseignement à « la simple idée qu’une récompense externe va pouvoir changer la manière dont les gens se comportent, que l’argent est le facteur moteur ».