Il n’y a pas si longtemps, François Hollande panthéonisait Jean Zay.
Mais qui était Jean Zay ?
Jean Zay fut ministre de l’Education nationale du Front populaire. Il était haï par l’extrême droite et fut exécuté par la milice le 20 juin 1944.
La réforme de notre ministre de l’Education actuelle, Najat Vallaud-Belkacem, semble empruntée à Jean Zay. Il fut, à son époque, un brillant ministre de l’Education à l’origine de nombreuses réformes.
- Les classes d’orientation, qui préfigurent le collège démocratique d’aujourd’hui, c’est lui.
- Les activités dirigées pour « donner un enseignement moins formel et plus proche de la vie », c’est lui. Un exemple, les classes promenade, afin d’observer les plantes.
- Le développement du sport à l’école, c’est encore lui. Il instaura « une réduction des horaires pour permettre deux demi-journées de trois heures consacrées aux activités physiques et aux loisirs dirigés ». C’est ainsi que ses opposants le décrivaient comme « un ministre de la Récréation scolaire ». Et pourtant on ne semble pas loin des E.P.I. !
Jean Zay veut moderniser et démocratiser l’enseignement, le moderniser afin de fournir au pays des citoyens et cadres instruits. Il souhaite que chacun puisse occuper la place correspondant à ses aptitudes et à son travail sans que les inégalités d’origine sociale constituent des obstacles. La seule sélection possible est celle du mérite.
De 6 à 14 ans, les enfants passent par deux stades : l’enseignement primaire traditionnel ; puis l’enseignement secondaire qui permet d’observer les goûts et les aptitudes. Cela permet de corriger les défauts du système précédent qui orientait trop tôt de manière définitive et reposait sur des classes de collèges et lycées dissemblables.
L’enseignement primaire public est unifié. La fin des études primaires est sanctionnée par le C.E.P.E. , obligatoire pour accéder au second degré. Le baccalauréat sanctionne les études du second degré, il est obligatoire pour accéder à l’enseignement supérieur.
Enfin, la formation des maîtres est modifiée. Le baccalauréat est obligatoire pour les instituteurs. Les dispositions de l’époque sont encore valables actuellement.
Jean Zay institue également les classes d’orientation, qui préfigurent notre cycle d’orientation actuelle. Il crée l’aménagement des programmes dans les classes de premier cycle, conçus de façon à permettre les passages d’une section à l’autre (nos classes-passerelles actuelles) ou d’un enseignement à l’autre (classes d’accueil aujourd’hui).
Alors, le projet de réforme de 2015 n’est-il pas voisin de celui du 5 mars 1937 ?