C’est en tout cas le dernier projet de Najat Vallaud-Belkacem qui veut en finir avec la « ségrégation sociale » au collège. Selon elle, « La mixité sociale n’est ni un slogan, ni une chimère, ou un totem. En République, c’est une nécessité ».
Le projet part du diagnostic établi par la ministre. Sur les 7100 collèges que compte la France, 70 concentrent 82% des collégiens d’origine sociale défavorisée, et 70 collèges accueillent moins de 3% de collégiens d’origine sociale favorisée. L’idée est donc de rééquilibrer les « chances ».
Sans vouloir imposer la mixité sociale, Najat Vallaud-Belkacem souhaite plutôt la susciter. Il faut mettre en place de nouvelles stratégies pour réduire les orientations dans le privé ou les « bons collèges », tout en évitant de poser une bombe avant les prochaines élections présidentielles.
Des départements volontaires
17 départements se sont portés volontaires pour participer à l’expérimentation dès la rentrée 2016. Ce sont : le Doubs, la Haute-Loire, le Puy-de-Dôme, la Seine-Saint-Denis, la Haute-Savoie, la Loire, l’Hérault, la Meurthe-et-Moselle, le Maine-et-Loire, l’Eure-et-Loir, l’Indre-et-Loire, Paris, la Charente-Maritime, l’Ille-et-Vilaine, le Bas-Rhin, le Tarn et la Haute-Garonne.
Des « territoires pertinents » seront identifiés au sein de ces départements.
Des secteurs multicollège
Sur un secteur commun, les élèves auront le choix de faire un vœu d’affectation sur plusieurs collèges. L’acceptation sera déterminée par les capacités d’accueil. « Les élèves en situation de handicap et ceux bénéficiant d’une prise en charge médicale à proximité du collège qu’ils visent seront prioritaires pour voir leur premier vœu exaucé ».
Même si l’idée n’est pas totalement développée, on peut déjà avancer le fait que les élèves pourraient être répartis sur plusieurs collèges situés sur une même ligne de bus.
Ce qu’il faut, c’est rendre certains collèges plus attractifs, par exemple en proposant une option langue comme le chinois. Nous avons connu l’option russe dans certains collèges par le passé, option qui n’a pourtant pas changé grand-chose ! L’idée des classes à horaires aménagés émerge également.
Evaluation de l’expérimentation
Deux outils seront mis à disposition par le ministère : une carte des collèges avec leur composition sociale, et une carte des élèves scolarisés. Ne s’agit-il pas d’un fichage plus fin ?
Un accompagnement scientifique est également prévu, avec l’appui de douze chercheurs et du Conseil national d’évaluation.
Et le privé
Ils ne peuvent être contraints de participer au projet, mais des moyens supplémentaires pourraient être « donnés aux établissements qui se fixeront l’objectif d’intégrer un pourcentage d’élèves défavorisés ».
Nouvelle campagne de com’ ou risque de nouveau nivellement par le bas, la première évaluation permettra de dire si la France peut envisager de gagner des places au classement des pays de l’OCDE, en matière d’éducation.