On ne cesse de vouloir faire du neuf avec du vieux, de réutiliser les anciennes recettes qui n’ont pas nécessairement bien fonctionné. Mais on se donne bonne conscience en réformant.
Le traitement des difficultés scolaires n’est toujours pas efficace. Dans les années 90, on avait mis en place les parcours diversifiés en 5e et 4e avec une dimension pluridisciplinaire. En 2015, on parle à nouveau d’enseignements pratiques interdisciplinaires. Au-delà du vocabulaire, cela paraît très proche.
L’aide aux élèves en difficulté. Après les classes relais, les PPAP, ou l’aide individualisée, que peut-on attendre de plus.
Une deuxième langue en cinquième. L’idée de départ paraissait séduisante quand on sait que plus on apprend tôt une langue, plus on a de facilité à la maîtriser. La réalité est moins encourageante. Une nouvelle fois, on délaye un peu plus. De 3 heures hebdomadaires en langue vivante 2 en 4e et 3e, on va passer à 2 heures hebdomadaires sur les 3 années de la 5e à la 3e. Sans être un grand mathématicien, on se rend bien compte que la quantité reste identique. Faire plus avec moins sur une période plus longue risque d’être décevant. Pour bien maîtriser une langue étrangère, cela doit passer par une étude régulière et approfondie et non de temps en temps.
Pour rester sur les langues vivantes, les élèves de 6e auront une heure de moins en première langue. On se plaint que les Français soient aussi mauvais en langues étrangères, cela ne risque guère de s’arranger. Cette heure de moins devrait bénéficier à l’enseignement d’une matière nouvelle en sixième : des cours de sciences ! Je croyais qu’en classe de sixième, il y avait déjà un enseignement de SVT (Sciences et vie de la terre). En réalité, le programme ancien de SVT (1,5 h) et technologie (1,5) va être remplacé par 4 heures de « ? » dont une heure serait consacrée à l’expérimentation. Les vrais cours ne débuteront qu’en cinquième, ce sera donc une préparation et une initiation.
En dehors de ces changements « révolutionnaires », c’est 30 minutes de moins par ci et 30 minutes de plus par là ; un peu plus de français en 5e et 4e, mais moins en 3e ; une demi-heure de plus en maths en 6e mais une demi-heure de moins en 3e.
On peut toutefois se demander pourquoi en cinquième, il n’y a que 25 heures hebdomadaires contre 27 ou 28 dans les autres classes du collège.
Enfin les heures d’accompagnement personnalisé ou d’enseignements pratiques seraient clairement décomptées de ces quotas hebdomadaires : 3 heures en sixième, 4 heures dans les autres classes.
Avant l’adoption définitive de ces nouvelles grilles horaires, de nombreuses réunions sont prévues entre le ministère et les syndicats pour effectuer les dernières modifications.