Le Conseil supérieur des programmes (CSP) se dit favorable à la suppression du brevet, mais également du système de notation.
Cette idée de suppression n’est pas nouvelle et revient régulièrement au fil des ans. En 2010, par exemple un groupe de députés rédigeait un rapport préconisant la suppression du brevet, ; cet examen était jugé « baroque » et surtout coûtait très cher, 6.5 millions d’euros pour l’organisation des épreuves.
Que représente le brevet ?
Le brevet date de 1959, date de création des collèges d’enseignement général. A l’époque, cet examen sanctionnait la fin de l’enseignement court. Il représentait alors une clé vers le monde de travail. Il permettait également l’accès en classe de seconde.
Le brevet a bien évolué, tellement même qu’à partir de 1981 il est même attribué sans passer d’examen, simplement grâce aux résultats scolaires. Dernière étape, on aboutit en 2005 à la loi d’orientation et de programmation pour l’avenir de l’école. Avec cette loi Fillon et la mise en place du « socle commun », le diplôme atteste la maîtrise des connaissances et des compétences.
Le brevet est-il encore utile, quand on sait que sa réussite n’est même plus nécessaire, depuis de nombreuses années, pour passer en seconde. Pour mémoire, à l’origine de sa création, seuls 49% des candidats étaient reçus !
Un choix pour l’avenir
Le brevet est loin d’avoir la même valeur que le baccalauréat, même si la réussite au bac peut être contestée et ne représente même plus un obstacle.
Pour certains, le brevet représente une répétition avant les futurs « grands » examens, mais lorsqu’on parle de suppression des notes, comment peut-on valider les compétences ? On souhaite éviter que ce soit un moyen de classement, et pourtant c’en est bien un, déguisé. Une preuve, les mentions. Les élèves ne sont-ils pas indirectement classés s’ils ont une mention très bien ou n’en obtiennent pas !
Que va décider le ministre de l’Education ?
Le livret de compétences, véritable usine à gaz, devait se substituer à la notation. Le CSP préconise la suppression de l’examen. Alors, Benoît Hamon se trouve face à une décision importante. Va-t-il supprimer le brevet des collèges ? D’autant qu’aujourd’hui il existe un double système marquant la fin du collège ; d’une part le Diplôme national du brevet, et de l’autre la validation, quasi automatique et administrative, du socle commun de compétences. Pour « simplifier » le tout, ni l’obtention du brevet, ni la validation du socle ne sont obligatoires pour intégrer la classe de seconde. Il semble alors bien inutile de conserver cet examen.
En attendant, le brevet existe encore et nous souhaitons bonne chance aux 800.000 collégiens qui vont passer les épreuves écrites les 26 et 27 juin prochains.