Différentes études montrent que l’usage du numérique n’a pas toujours une incidence sur les résultats des élèves. Il y aura toujours les pour et les contre, mais on ne peut renoncer au progrès.
François Hollande a promis la mise en œuvre du plan numérique pour la rentrée 2016. C’est pourquoi, le 1er octobre 2015, s’est tenue la 2e journée du numérique à l’école. Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’Education nationale, et Axelle Lemaire, secrétaire d’Etat chargée du numérique, ont signé la Convention créant le « Comité des partenaires du numérique pour l’éducation ».
Le Comité sera chargé d’accompagner des enseignants, de guider les achats et de développer la filière du numérique. C’est un effort considérable qui va être demandé aux collectivités locales. Le budget de l’Etat a prévu de débloquer 192 millions d’euros afin d’équiper 40% des collèges à la rentrée des collèges. Le plan prévoit également de poursuivre l’effort sur 3 ans. Mais dans le même temps, les collectivités devront participer pour un tiers. Ces collectivités regrettent une nouvelle fois que l’Etat leur demande une nouvelle fois de participer financièrement, mais conserve le pilotage. Aussi louable soit cette idée, qu’arrivera-t-il lorsque l’Etat lâchera les collectivités faute de crédits. Les expériences anciennes le montrent. Le plan Informatique pour tous, après une dotation de l’Etat, a laissé aux communes la gestion, l’entretien et le remplacement du parc informatique aux bons soins des communes. Le plan écoles numériques rurales de 2010 fonctionnait très bien jusqu’à l’arrêt des crédits de l’Etat. Où en est également le plan d’accès au haut débit pour les écoles rurales lancé en 2014 ?
Dans ce grand projet, ce sont surtout les écoles Rep et Rep+ qui devraient être les grands bénéficiaires du projet, puisque l’Etat prévoit de financer leur équipement à 100%, soit 381 euros par élève.
N’espérons tout de même pas que ce plan numérique soit tant spectaculaire. Même si tous les collégiens seront équipés de tablettes sur trois ans, « il ne faut pas attendre de miracle de ce plan numérique », selon Eric Charbonnier de la Direction de l’Education de l’OCDE. Pour espérer des résultats tangibles, il est indispensable que les enseignants soient formés aux usages pédagogiques du numérique. « Les pays qui ont de bons résultats et de fortes pratiques numériques, comme le Danemark ou l’Australie, sont ceux qui ont 5 à 10 ans de pratique derrière eux et qui savent utiliser le numérique ». Alors, rendez-vous dans cinq ou dix ans.