Le niveau orthographique des élèves baisse de plus en plus

Le ministère de l’Education vient de publier une étude qui montre que le niveau des élèves en orthographe continue de baisser. Cette étude compare les résultats obtenus par des élèves de CM2 pour une dictée proposée en 1987, 2007 et 2015.

Le soir tombait. Papa et maman, inquiets, se demandaient pourquoi leurs quatre garçons n’étaient pas rentrés.

– Les gamins se sont certainement perdus, dit maman. S’ils n’ont pas encore retrouvé leur chemin, nous les verrons arriver très fatigués à la maison.

– Pourquoi ne pas téléphoner à Martine ? Elle les a peut-être vus !

Aussitôt dit, aussitôt fait ! À ce moment, le chien se mit à aboyer.

Les résultats de cette étude montrent bien la baisse sur ce texte de 67 mots :

10,6 fautes en moyenne en 1987, 14,3 fautes en 2007 et 17,8 fautes en 2015 (20,6 pour l’éducation prioritaire. Ces données concernent l’enseignement public, mais le privé ne fait guère mieux avec 16,9 fautes en moyenne en 2015.

La ministre justifie ces résultats et se défend

Les élèves qui ont passé la dictée en 2015 ont commencé leur scolarité en 2010, si bien qu’ils n’ont pas pu bénéficier des nouveaux programmes mis en place en septembre. La tendance devrait s’inverser (comme l’inversion de la courbe du chômage !)

Pour se justifier, la ministre précise que le rétablissement de la 5ème matinée de classe en primaire sera bénéfique. Selon elle également, 20 heures sur 24 heures de cours sont mobilisées pour le français. Evidemment que l’on fait du français presque en permanence, mais cela bénéficie-t-il à l’orthographe ?

Constat simpliste que ce tweet, les commentaires sont éloquents.

Quelles causes et quels remèdes ?

Le français est, c’est certain, une langue difficile. A l’opposé d’autres langues, l’allemand par exemple, le pluriel s’écrit mais souvent ne s’entend pas. C’est pourquoi l’orthographe grammaticale pose de sérieux problèmes.

Alors que faire ? On a voulu faire depuis de nombreuses années un apprentissage par la découverte, pourquoi pas, mais alors on est passé à côté de beaucoup de choses, ne serait-ce que les automatismes. A commencer par l’orthographe lexicale qui ne peut s’acquérir qu’en apprenant des mots, en les répétant, en les écrivant et en lisant. Les règles d’orthographe grammaticale doivent être comprises, répétées, pratiquées. Ce n’est qu’avec l’entraînement que l’on peut réussir. Cessons de dire, comme on entend dans de nombreux spots publicitaires, que l’on peut par exemple apprendre une langue sans effort. Autre exemple, il faudrait peut-être aussi savoir reconnaître un nom d’un verbe, ou de toute autre classe de mots.

Et l’usage du par cœur, la conjugaison si mal maîtrisée ne pourrait-elle pas être apprise comme on apprend ces listes de verbes irréguliers anglais ?

 Même si les élèves ne sont pas d’accord, il faut apprendre, travailler, et travailler encore.

Ajoutons à cela une question inquiétante, les professeurs des écoles maîtrisent-ils les règles élémentaires ? Au regard de certains concours, on est en droit de se poser des questions. Pour minimiser cette non-connaissance, on peut mettre à leur crédit le manque de formation, mais cela ne justifie pas tout.

Au-delà des chiffres, des résultats et des constats, quand se préoccupera-t-on réellement du problème et se mettra-t-on vraiment au travail ? Appliquons la formule de Ségolène Royal qui répète régulièrement « je suis au travail ».

Enfin, en conclusion, il faut préciser que cette étude porte sur une dictée, dictée qui n’est qu’un moyen de contrôle de l’acquis des connaissances. Il faut donc travailler en amont pour éviter ces écueils.

La note d’information

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