« La scolarité obligatoire doit garantir à chaque élève les moyens nécessaires à l’acquisition d’un socle commun de connaissances, de compétences et de culture, auquel contribue l’ensemble des enseignements dispensés au cours de la scolarité. Le socle doit permettre la poursuite d’études, la construction d’un avenir personnel et professionnel et préparer à l’exercice de la citoyenneté. Les éléments de ce socle commun et les modalités de son acquisition progressive sont fixés par décret, après avis du Conseil supérieur des programmes. » C’est en ces termes que débute le nouveau document de 22 pages publié par le ministère de l’Education nationale.
Le socle commun, qui n’est pas une nouveauté car il a été instauré par la loi Fillon, se voit doté d’une nouvelle mouture qui présente des ambitions minimalistes.
Que doivent savoir les élèves ?
C’est ce que décrit le document qui fixe les objectifs à atteindre de l’école primaire à la fin du collège. Qui dit socle commun va de pair avec la scolarité obligatoire pour tous, par conséquent un socle commun qui doit correspondre à tous. N’attendons pas d’un tel écrit des ambitions démesurées, mais plutôt un minimum vital, voire même un minimum de survie. Si on envisage la création d’un salaire minimum variable et réduit, il semble en être de même pour le socle commun.
« L’école obligatoire ne peut pas seulement apprendre aux élèves à lire, écrire et compter », selon le communiqué. Mais cela reste un minimum si l’on veut accéder aux bases de la connaissance. Trop d’élèves entrent en sixième sans savoir lire ou ne comprennent pas ce qu’ils lisent. Pourquoi ne pas concevoir que ce soit un objectif normal de l’école primaire ?
Au pays des découvreurs et des génies
L’élève construit son savoir. Il doit pouvoir s’exprimer, mais plus question semble-t-il de français mais de « langages pour penser et communiquer ». Toujours, selon le document, l’élève saura choisir son registre de langue. « Pratiquer une langue vivante étrangère ou régionale, c’est savoir l’utiliser de façon pertinente et appropriée dans des situations de communication variées correspondant à des moments de la vie quotidienne, dans un contexte donné. »
Les mathématiques font elles aussi place à une nouvelle notion « l’observation et la compréhension du monde ». On peut donc ainsi se rendre compte que l’élève de base 2014 est capable de découvrir les théorèmes puisqu’ « il a compris l’intérêt des mathématiques pour développer une représentation scientifique du monde ; il a aussi compris que les mathématiques se nourrissent des questions posées par les autres domaines de connaissance et les nourrissent en retour. »
N’oublions pas non plus que l’élève « exprime ses sensations et ses émotions par des productions littéraires et artistiques, et pratique, sous des formes diverses, la fonction poétique du langage. »
A la lecture de ce petit document décrivant les bases du socle commun, chaque élève apparaît en puissance être simultanément un Verlaine, un Einstein ou un Picasso, combinés à Socrate ou Archimède et Euclide.
Le document est très ambitieux enfin quand on sait que, pour lui, l’élève « a construit de la sorte une citoyenneté critique et partagée, ouverte à l’altérité ». Ce document installant les bases du socle commun est complètement déconnecté de la réalité et ne s’adresse qu’à une minorité d’élèves très intelligents et très motivés, qui ne correspond qu’à un pourcentage minime peu représentatif. Il est à craindre, par contre, que la majorité des élèves perdent les seuls repères qu’ils possèdent encore !
A consulter : document socle commun