La Finlande, comme les autres pays scandinaves a toujours été précurseur en matière d’éducation. Ce n’est pas un hasard qu’elle figure parmi les meilleurs dans les classements PISA.
C’est une révolution numérique que prépare la Finlande. Une première en Europe, à partir de 2016, les enfants finlandais n’apprendront plus à écrire à la main mais sur un clavier. Minna Harmanen, de l’Office national de l’éducation, explique que « Des aptitudes pour taper de manière fluide sur un clavier sont une priorité nationale ». Pour elle, savoir taper est indispensable dans la vie quotidienne.
Cette décision, si elle est bien acceptée par le corps enseignant, fait toutefois polémique. Les enfants qui ne possèdent pas d’ordinateur ne vont-ils pas être désavantagés ?
Une évolution naturelle
Depuis l’origine des temps, l’écriture, comme vecteur de transmission d’informations, n’a cessé d’évoluer. Depuis l’écriture rupestre, en passant par les hiéroglyphes ou l’écriture cunéiforme, l’évolution a été constante. Ecriture de type imprimerie ou cursive, les besoins de notre époque demandent une présentation de meilleure qualité et plus rapide. Prenons l’exemple du médecin qui rédige son ordonnance avec une écriture souvent peu lisible, parfois même par le pharmacien qui doit délivrer les médicaments ; de plus en plus ils rédigent cette ordonnance sur leur clavier, l’avantage étant une lecture aisée, sans erreur grâce à l’utilisation de bases de données, et pour les renouvellements avec une récupération rapide de données mises en mémoire.
Faut-il pour autant supprimer l’écriture manuscrite ? Il est bien utile de prendre des notes rapides à la main, d’autant qu’on ne se déplace pas en permanence avec son clavier.
Des oppositions naturelles à cette suppression
Ce n’est pas parce que 45 états américains ont exclu l’écriture cursive (en attaché) du socle commun des connaissances que c’est un exemple à suivre. Alain Bentolila, linguiste reconnu, s’élève contre de telles réformes. Sans être un nostalgique de la calligraphie, il explique que le fait de tracer sereinement les lettres à la main permet à l’esprit de porter les mots. La mémoire se construit grâce à l’écriture manuelle et non avec un écran.
A ce jour, les enseignants français considèrent qu’il faut maintenir l’écriture cursive. Mais pour combien de temps encore ?