Beaucoup de choses fonctionnent bien dans notre système éducatif, mais nos dirigeants sont les champions de l’improvisation. Des groupes de réflexion sont créés en permanence, des consultations se multiplient, beaucoup de dépenses d’énergie et de finances, et le résultat ne tient guère compte des avis éclairés consultés.
On peut citer les rythmes scolaires qui ne tiennent pas compte des avis des spécialistes et dont on ne se préoccupe absolument pas des enfants. Cela fait preuve d’amateurisme et d’improvisation. Et pourtant l’improvisation, c’est tout un art, des cours d’improvisation existent bien, ne serait-ce qu’en musique.
Deuxième exemple en date d’improvisation : le nouveau calendrier scolaire. Un domaine encore où les uns et les autres ont été consultés, tout cela pour aboutir à un changement à l’identique ! On a bien improvisé une avance d’une semaine des congés de printemps, mais dans quel but !
Troisième étape, la réforme du collège et les nouveaux programmes. On supprime le latin et le grec que l’on va placer dans le fourre-tout des E.P.I., sans trop savoir ce que cela peut donner ni si cela sera bien utile. Un bel exemple d’improvisation à nouveau. Ajoutons la suppression des classes bilangues qui fâchent beaucoup de gens, professionnels ou non, alors qu’elles fonctionnaient très bien. Une nouvelle improvisation avec la deuxième langue en cinquième. Les Français sont si mauvais en langue, cela ne risque pas de s’arranger.
On pourrait y ajouter la numérisation des apprentissages…
Jamel Debbouze, modèle éducatif
Comme si nos ministres n’improvisaient pas suffisamment, le Premier ministre, Manuel Valls, s’engage dans cette voie et propose d’intégrer des cours d’improvisation théâtrale à l’école. Dans une interview qu’il a accordée au magazine l’œil, il affirme : « La réforme des rythmes éducatifs est une réelle opportunité dont il faut se saisir […] Il faut casser les murs qui existent parfois entre les institutions, et aussi souvent dans les esprits. Pourquoi ne pas intégrer, dans nos écoles, l’art de l’improvisation que porte Jamel Debbouze ? »
Najat Vallaud-Belkacem, notre ministre de l’Education nationale, a bien écouté son patron et se montre des plus enthousiastes, en évoquant Jamel Debbouze : « C’est quelqu’un pour qui j’ai beaucoup d’admiration (…) De ce fait il peut avoir une parole auprès des jeunes qui porte parce que c’est quelqu’un de très engagé qui ne s’en est jamais simplement tenu à son rôle d’humoriste mais qui est capable d’avoir une parole forte sur des sujets de société (…) L’improvisation est une façon d’apprendre à vivre ensemble ».
Alors Mesdames et Messieurs les professeurs, inutile de préparer vos cours, improvisez dans vos classes et continuons le cirque. Ce n’est pas ce qui va rassurer les parents qui sont de plus inquiets quant à l’avenir de leurs enfants.