Une nouvelle étude montre que les élèves français sont mauvais en maths, que ce soit en terminale S ou en CM1. L’enquête internationale Timss (Trends in international Mathematics ans Science Study) tombe à point en cette période préélectorale pour la présidentielle 2017.
En constatant les chiffres, on a l’impression de découvrir quelque chose de nouveau. Et pourtant, les études successives montrent les difficultés que rencontrent les élèves vis-à-vis des mathématiques. Sur cette étude Timss, la moyenne internationale se situe à 500 points et la moyenne européenne à 525. La France n’atteint que 488 en mathématiques et 487 en sciences ! Et si l’on s’intéresse au tiers des élèves qui fréquentent des écoles « défavorisées », les scores tombent même à 459 points.
Concernant les élèves de terminale S, le constat est aussi navrant puisque depuis 1995 les scores ont chuté de 100 points.
Il est facile alors pour la ministre de l’Education, Najat Vallaud-Belkacem, de dire que c’est la faute des gouvernements de droite précédents et de twitter « Les résultats #TIMSS2015 sont mauvais. Ils mesurent les effets d’une école sans formation ni moyens. Je ne les ai pas attendus pour agir. »
Les résultats des évaluations PISA 2012, alors sous un gouvernement de droite, n’était au top. Et pourtant la France n’était ni la dernière, ni en dessous de la moyenne des pays de l’OCDE.
Comment expliquer que le Royaume-Uni, par exemple, qui était alors classé derrière la France, se trouve en 2015 en haut de tableau ? Comment sont faites ces évaluations, et surtout comment sont-elles interprétées ?
Un constat qui demande à réagir
Au lieu de s’accuser les uns les autres, de dire que c’est la faute de la droite ou de la gauche, il faudrait plutôt se mettre au travail.
Faut-il plus d’heures de mathématiques ? Sans doute non, ce n’est pas une question de quantité, mais de qualité. La moyenne européenne se situe à environ 180 heures et la France 193 heures. En Finlande, il y a moins d’heures de maths et pourtant…
Les programmes sont-ils trop lourds ? On veut nous faire croire que les programmes 2008 sont trop chargés et qu’il faut leur préférer les programmes allégés 2016. Arrêtons de niveler par le bas.
Est-ce la faute au recrutement ? On nous fait croire que les professeurs des écoles sont surtout des littéraires, ce qui justifierait ce faible niveau mathématique. Tout en étant des bac +5 et plus, obtiennent-ils de meilleurs résultats en français, en particulier en orthographe ou en grammaire ? Eux-mêmes écrivent-ils correctement ? On peut émettre certaines réserves.
Les professeurs sont-ils bien formés ? Il est bien loin le temps où les instituteurs sortaient de l’école normale avec une vraie formation, une vraie vocation, et un niveau de réussite au concours d’entrée bien supérieur à 4/20 comme on peut le voir aujourd’hui.
Il faut travailler !
L’idée fondamentale est de changer la pédagogie.
Mais pas comme on l’entrevoit avec ces nouveaux programmes en place depuis 3 mois, ces programmes qui voudraient rendre l’enseignement mathématique concret et ludique.
Bien sûr que l’on peut jouer avec les mathématiques, c’est même fondamental, mais encore faut-il les bases. Combien d’élèves ne peuvent pas faire de multiplications ou de divisions parce qu’ils ne connaissent pas leurs tables. Et là, il n’y a pas de secret, il faut apprendre. Les actions répétitives ne peuvent que renforcer les automatismes. Comme en français, on a abandonné le BLED et ses exercices répétitifs, on ne peut que constater les résultats. C’est comme si on n’apprenait plus les verbes irréguliers en anglais !
Plus de devoirs, plus de leçons (pourquoi pas), et les résultats poursuivront leur chute. Le prochain gouvernement, quel que soit son bord, aura bien du mal à redresser la barre et surtout convaincre qu’il faut changer. Le corps enseignant a bien trop de mal à accepter le changement.
Attendons le prochain classement PISA début décembre, qui malheureusement risque de confirmer les résultats Timss.