Les épreuves du bac seraient-elles trop difficiles ?

Il n’y a pas si longtemps, on pouvait lire toutes les critiques concernant l’épreuve d’anglais, qui comportait une question « terrible », ou l’épreuve de français et son « Tigre bleu ».

Bien plus grave, et quasiment comme chaque année maintenant, c’est l’épreuve de physique-chimie qui est jugée trop difficile par les professeurs eux-mêmes. Selon le syndicat, « les premières copies étaient catastrophiques ».

L’union des professeurs de physique-chimie a adressé ce communiqué : « le fiasco magistral de l’épreuve du bac S de physique-chimie 2015 en métropole car deux tiers des questions de l’épreuve spécifique ont vu leur barème modifié deux jours après la remise des copies aux correcteurs. Au prix de ce pathétique artifice pour remonter les notes, les résultats de l’épreuve seront, cette année encore, aussi satisfaisants que d’habitude et le Ministère aura beau jeu de s’en gargariser devant les médias. Mais pas plus que l’Inspection générale, les professeurs n’en seront dupes ».

C’est l’Académie de Rennes qui avait soulevé le problème en faisant remonter l’information selon laquelle la moyenne de copies tests était inférieure à 8. Des consignes ont ensuite été transmises aux correcteurs : « le vendredi, on nous a donné un nouveau barème. On nous a demandé de surévaluer, dans chaque exercice, la capacité d’un élève à recopier des documents donnés ou des réponses à des questions de niveau seconde ».

Plus surprenant encore, le Ministère de l’Education, interrogé, se serait étonné « car aucune consigne n’a été donnée pour un nouveau barème ».

Devrais-je être surpris, car ce n’est pas la première année que des barèmes sont réévalués au moment des corrections, indépendamment des harmonisations qui sont faites entre les différents correcteurs. Les sujets d’examens ne sont-ils pas préparés à l’avance, puis testés ? Ou n’a-t-on plus les moyens de réaliser cette dernière phase, comme dans les impressions de documents où l’on a supprimé la deuxième relecture ! (Rappelons-nous la publication des nouveaux horaires !)

Le bac serait plus difficile ? Et pourtant, le pourcentage de réussite au bac général serait passé de 50% en 1966 à plus de 85% actuellement ! Le nombre de mentions a lui aussi explosé. Alors, pourrait-on en conclure que les candidats sont plus intelligents ou que les épreuves et les notations ont évolué.

Rappelons, enfin, qu’il a 70 ans, le bac était réservé aux « élites ». Ils n’étaient que 80.000 à passer les épreuves, alors qu’aujourd’hui ils sont près d’un million. Le bac du XXIe siècle n’est plus qu’un « ticket » quasiment indispensable pour poursuivre toute formation ou carrière professionnelle.

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