L’Unef vient de publier son baromètre sur les conditions de travail des étudiants. On constate malheureusement que l’échec massif en première année est loin d’être résorbé.
Les étudiants sont très critiques, ils jugent les enseignants peu pédagogues, ils se sentent abandonnés et non préparés au monde professionnel.
Une dimension nouvelle
Quittant leurs lycées, où ils sont maternés et peut-être trop encadrés, ils ne sont pas préparés à leur entière autonomie. A l’université, ils se retrouvent livrés à eux-mêmes, anonymes dans des amphithéâtres de 600 places ou des travaux dirigés de 40 étudiants. Ce sont les jeunes issus de milieux ouvriers qui semblent en souffrir le plus.
Un tri par l’échec
Pas de sélection ni de concours pour entrer à l’université, c’est ainsi que la première année, que certains ne terminent même pas, sert de filtre. Les jeunes issus des milieux les moins favorisés sont les premières victimes.
62% des étudiants (sondés) considèrent que leur réussite n’est pas la priorité de l’université. Un comble, cet avis atteint même 78% pour ceux qui se préparent aux Ecoles supérieures du professorat et de l’éducation !
Très critiques sur la pédagogie
57% des étudiants pensent que les enseignants ne sont pas suffisamment formés à la pédagogie. Les deux tiers de ceux qui n’assistent pas au cours le font parce qu’ils estiment que l’enseignant ne leur apportera rien de plus que ce qu’ils pourraient se procurer autrement. Ce constat est dur pour les professeurs, mais à l’inverse on peut aussi se poser la question du pourquoi ces étudiants s’inscrivent à l’université.
Manque de professionnalisation
68% pensent que l’université ne les forme pas suffisamment à l’entrée dans la vie professionnelle. Ils redoutent même le moment où ils vont passer dans la vie active.
La loi Fioraso, votée il y a près d’un an, donne des moyens aux universités. Il semble toutefois que les actions ne se concrétisent pas dans les établissements.