En avons-nous terminé avec des notions telles que « traverser l’eau en équilibre horizontal par immersion prolongée de la tête », par exemple ? Les critiques venant de toutes parts ont dû être entendues par Najat Vallaud-Belkacem qui précise maintenant que les programmes scolaires sont trop « jargonnants » et qu’il faut les « vulgariser ».
La ministre a rappelé que la refonte des programmes a été confiée à une instance indépendante, le Conseil Supérieur des Programmes. Ce CSP est composé d’experts, d’enseignants et de parlementaires. « Les programmes actuels présentés dans la presse sont des projets ». « Les choses pourront évoluer » car les programmes feront « l’objet d’une consultation de tous les enseignants » du 11 mai au 12 juin.
Pour revenir sur le jargon des programmes, Najat Vallaud-Belkacem insiste en ces termes « J’estime que les programmes, c’est fait pour être lus par tous, notamment par les parents ».
Si les programmes doivent être examinés et modifiés et/ou approuvés par les enseignants, peut-on envisager, en dehors du langage, des transformations profondes. Reviendra-t-on sur la suppression du latin et du grec, tant pointée du doigt actuellement, ou la disparition de l’allemand ? Ou encore le maintien de la chronologie en histoire ? Les enseignants ne sont pas les seuls à critiquer les nouveaux programmes ; il y a quelque temps, Jean-Marc Ayrault, ancien premier ministre, s’élevait contre l’affaiblissement de l’enseignement de l’allemand ; aujourd’hui, c’est Julien Dray, ancien député socialiste et cofondateur de SOS racisme, qui estime qu’il faut « reprendre la réforme du collège ».
Une réforme voulue par un gouvernement de gauche et qui est de plus critiquée, y compris par les membres de son camp, cela ne fait pas sérieux !