« No » au classement PISA, aux Etats-Unis

On a pu constater que le classement de la France dans l’évaluation PISA recule de plus en plus. Mais aux Etats-Unis, suite aux conséquences de ce classement, la colère monte chez les parents d’élèves.

Le programme PISA (Program for International Student Assessment) de l’OCDE est l’œuvre d’un mathématicien allemand et chercheur en éducation, Andreas Schleicher.

« Halte à la marchandisation de l’école », c’(est le slogan d’un collectif d’universitaires, d’enseignants et de parents qui partent en guerre contre l’évaluation PISA. Ils ont publié dans « The Guardian » une lettre ouverte à Andreas Schleicher, directeur de l’éducation à l’OCDE et patron du fameux programme.

Pourquoi cette colère ?

Contrairement à l’UNICEF ou l’UNESCO, l’OCDE n’a pas de mandat international pour améliorer l’éducation, et pourtant PISA guide sa loi.

A la suite des évaluations, le choc est dur pour les Américains qui constatent que leur école n’est pas la meilleure du monde, pire encore qu’ils sont surclassés par la Chine. L’évaluation de la Chine est toutefois limitée aux collèges de Shangaï !

L’influence de PISA n’est pas des moindres, car elle conduit les pays à modifier leur système éducatif de façon à améliorer leur classement. Cette politique a court terme ne permet pas des réformes en profondeur et surtout répond à des objectifs fixés par des tests dont les standards reposent sur des QCM pour les quels des réserves peuvent être faites quant à leur validité et leur fiabilité.

C’est ainsi que PISA a beaucoup influé sur la folie des tests aux Etats-Unis, notamment avec la mise en place du programme « Race to the top » par le gouvernement Obama en 2009. Des fonds sont même distribués en fonction des performances des enseignants et des établissements qui montrent des progrès dans la réduction des inégalités, en adoptant des standards communs. De nombreuses associations de parents luttent contre ce programme, qui est voisin de notre socle commun français. Ces parents craignent une trop forte pression sur leurs enfants, alors qu’en France on s’inquiète plus du nivellement par le bas.

Quel est l’avenir de PISA, en particulier pour les pays où les résultats sont inférieurs au score moyen de 500. Ces pays vont-ils poursuivre la passation de ces évaluations, qui n’ont rien d’obligatoire. (Pour mémoire, la DEPP n’a publié les résultats de l’évaluation PISA 2003 qu’en 2007 !)

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