Chaque année, les élèves de CM2 reçoivent un livre offert par l’Education nationale, marquant la fin de leur scolarité primaire.
Cette année, une version revisitée de « La Belle et la Bête » avait été commandée à 800.000 exemplaires. Ce classique de la littérature avait été revisité par Jul, auteur de bande dessinée, ancien de Charlie Hebdo. Il avait ainsi illustré le conte traditionnel de Jeanne-Marie Leprince de Beaumont.
Mais Elisabeth Borne, ministre de l’éducation nationale, a jugé que la nouvelle version n’était pas adaptée aux élèves de 10 ans, arguant que les illustrations proposées n’étaient pas adaptées à des élèves de cet âge, telles que l’alcool, les réseaux sociaux ou des réalités sociales complexes. Ajoutant même « Je ne suis pas sûre que ce soit forcement compréhensible que le père de la Belle soit un monsieur algérien, qu’on voit dans des scènes où il est totalement ivre, il fait de la contrefaçon, est arrêté par des policiers ».
Jul dénonce alors la censure, sachant qu’il présente le père de la Belle buvant quelques coups de vin, en train de chanter « Les lacs du Connemara ».
Rappelons que l’opération annuelle « Un livre pour les vacances » se veut de donner l’envie de lire à des écoliers et leur permettre de lire en autonomie. Dans le projet de préface signé par la ministre, il est écrit « Vous découvrirez dans cette version, dessinée pour vous, la touche malicieuse et le regard affûté de Jul, qui insufflent à ce conte une modernité nouvelle ». Mais la ministre se défend d’avoir signé ce projet et que ça n’est même pas arrivé jusqu’à elle.
« Le grand remplacement des princesses blondes par des jeunes filles méditerranéennes serait-il la limite à ne pas franchir pour l’administration versaillaise du ministère ? » s’interroge le dessinateur de l’Echon des savanes.
Pour les vacances 2023, les élèves avaient pu lire l’Odyssée d’Homère (adapté!) et en 2024 « L’homme qui plantait des arbres » de Jean Giono pour les sensibiliser à la protection de la nature.