Pôle Emploi recrute des instituteurs

Après les maires qui vont devoir assurer le remplacement des professeurs certains jours de concertation, c’est au tour de Pôle Emploi de suppléer l’Education nationale.

Un manque d’instituteurs remplaçants

On nous parlait d’une hausse de 39% des recrutements, mais c’était en 2013. Cela masque toutefois des difficultés de recrutement dans certains départements, en particulier en Seine-St-Denis. Les 60.000 nouveaux postes ne sont toujours pas là ou sont peut-être déjà absorbés par les hausses d’effectifs.

A cause des professeurs absents dans le 93, il a été estimé qu’un élève perd en moyenne une année au cours de sa scolarité. Bien plus grave encore lorsqu’il s’agit d’élèves en difficulté qui auront aussi perdu un à deux ans avec les redoublements.

Une première dans le recrutement

Y aurait-il semi-privatisation ou délégation de compétences. A l’image d’autres pays où les directeurs d’établissements recrutent directement par petites annonces dans les journaux, il est fait appel à Pôle Emploi pour trouver des candidats. Pôle Emploi a déjà bien des difficultés à suivre le nombre important d’inscrits et leur donner des pistes de travail. Et pourtant, on leur ajoute une nouvelle tâche.

Pôle Emploi propose 300 postes contractuels pour assurer les remplacements déficitaires. Les conseillers sont ainsi mis à contribution pour faire un démarchage par téléphone auprès des candidats potentiels.

Quel niveau de compétences

Les chômeurs appelés par Pôle Emploi doivent être titulaire d’un Master 1.

Ces jeunes chômeurs, sans aucune formation, vont devoir enseigner toutes les matières, les maths, le français, l’histoire, la géographie, les sciences, une langue vivante, les arts plastiques, le sport… à des enfants de 6 à 11 ans. Lourde tâche, on va sans doute combler les manques de personnel, réduire les chiffres du chômage, mais pour quels résultats. Il faudra bien du courage pour débuter un métier sans avoir pu l’expérimenter autrement que derrière les bancs de la fac !

De plus, quelles vont être les conditions de recrutements de ces contractuels, en termes de disponibilité, de mobilité, de nombre d’heures qu’ils devront effectuer. Selon quel barème vont-ils être rémunérés, par rapport à des collègues titulaires ou stagiaires qui ont suivi une formation auparavant. Quand on sait que les jeunes professeurs diplômés doivent patienter plusieurs années avant d’obtenir un poste fixe, n’est-on pas en train de créer  une nouvelle catégorie d’enseignants, les instituteurs « kleenex », d’autant que ce recrutement a lieu sur une académie où la réussite au concours nécessitait seulement un 4 sur 20. N’aurait-il pas été judicieux de proposer des postes à des candidats d’académies voisines qui auraient échoué avec des notes bien supérieures ?

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