Le constat sur l’état actuel des performances de nos élèves est décevant. Tout le monde se plait à le reconnaître, y compris notre ministre de l’Education nationale. Trop d’élèves arrivent en sixième sans maîtriser les connaissances de base, dans l’enseignement supérieur on se plaint du niveau catastrophique en orthographe ou en grammaire.
Le ministère publie dans sa dernière page « Collège : mieux apprendre pour réussir » un graphique plus que parlant.
L’observation se passe de commentaires, mais peut nous inquiéter : la baisse de niveau s’accroît de jour en jour.
Alors, le remède : une nouvelle réforme du collège
Ce sont de belles paroles, avec un catalogue de bonnes intentions. Mais que se cache-t-il derrière tout cela ? Mettre une seconde langue dès la cinquième n’améliorera pas le niveau en français ou en mathématiques. Les deux heures utilisées pour cette seconde langue seront prises sur le quota hebdomadaire, et s’il faut réduire ce sera sans doute encore sur les maths ou le français, matières dont le nombre d’heures avait déjà bien baissé par le passé. Quand aux nouveaux programmes, sans doute toujours plus light, ils ne sont toujours pas écrits ! N’oublions pas non plus le manque de professeurs, comme par exemple en mathématiques où le concours externe du Capes 2014 n’avait couvert que les deux tiers des postes proposés. L’idée du gouvernement est d’attirer les candidats par l’octroi de nouvelles primes.
Pour rester sur les mathématiques, le ministère propose de rendre « l’enseignement plus attractif ». Comme si les professeurs ne le faisaient pas déjà, tel un acteur devant un public exigeant.
Dans un autre registre de la réforme, les « enseignements pratiques interdisciplinaires ». Nouveauté, pas vraiment puisque cela avait été créé par Jack Lang en 2002. Pourquoi y avoir de nouveau recours ? On les avait tout simplement supprimés parce que l’on constatait que cela était totalement inutile et que les actions déviaient totalement du cadre normal de l’école.
La « culture numérique » et l’aide personnalisée pour tous les collégiens, bien sûr qu’on ne peut qu’y être favorable, mais quels seront les moyens alloués ?
Au bout de ce catalogue, que va-t-on en retirer ? Sans doute beaucoup de nouvelles dépenses inutiles, alors que l’éducation coûte déjà si cher. Ce n’est pas tant les sommes mises en jeu qui sont condamnables, mais les moyens de les utiliser. Que de dépenses en tous sens, de dispositifs en tous genres et qui trop souvent ne sont pas suivis d’évaluations et sont abandonnés.
Najat Vallaud-Belkacem dit fort justement qu’il faut partir de l’existant et de ce qui ce fait de bien, alors relevons vraiment ce défi. Mais il semblerait que pour la ministre le problème viendrait des collégiens qui s’ennuient. Comment combattre cet ennui ? Le collège unique qui nous est sans cesse resservi est-il la bonne solution. Laissons tout de même une part au rêve, grâce à cette formule : « L’excellence sera ainsi mise au service de la réussite de tous et de la réduction des inégalités ».