Tous les élèves pourront bénéficier de nouveaux horaires à l’école. Le but serait de favoriser les apprentissages fondamentaux le matin et de proposer une ouverture culturelle, artistique et sportive les après-midis. En théorie ce serait parfait, mais sur le terrain les choses n’ont pas l’air aussi simple.
Selon certains sondages, après un an d’expérimentation, les communes qui avaient adopté le nouveau dispositif l’an dernier semblent majoritairement satisfaites. Il est intéressant toutefois d’y apporter certains éclaircissements. D’une part, les communes qui se sont engagées en 2013 étaient volontaires au nombre de 4.000 seulement sur un total de 36.000 communes. On se trouvait donc dans des situations où l’ensemble des partenaires étaient favorables au changement et mettaient tout en œuvre pour la réussite de la réforme. D’autre part, on a pu noter que le nombre important de parents ou de professionnels d’activités extrascolaires (danse, musique…) a constaté une plus grande fatigue chez les enfants, et regrette la suppression de la coupure du mercredi.
La situation pour cette nouvelle rentrée
Aucune dérogation n’est possible. La réforme entrera en vigueur dans toutes les communes, qui devront assurer 4,5 jours d’école.
La mise en place de cette réforme n’est pas une idée nouvelle puisque cela fait déjà un an que certains l’ont adoptée, avec tous les préparatifs antérieurs que l’ont peut supposer. Et pourtant certaines communes pensent ne pas pouvoir être encore prêtes à cette mise en place à la rentrée.
Au moins deux raisons peuvent expliquer ces réticences. Il y a, d’une part, ces maires dits « hors la loi » qui ne veulent pas appliquer la réforme, parce que c’est devenu une obligation et non un choix et parce qu’ils se trouvent confrontés à des problèmes qu’ils jugent insurmontables. Certaines communes, après concertation entre les parents d’élèves, les enseignants et les élus, ont voté un maintien du rythme de 4 jours. Les raisons peuvent être économiques, avec des difficultés matérielles à mettre en place ou un coût financier trop important qui conduirait par conséquence à une augmentation des taxations locales.
D’autre part, il n’est pas toujours facile de recruter des animateurs. Il faut trouver des personnes titulaires du Bafa et les nouveaux horaires débutant plus tôt dans l’après-midi ne conviennent pas forcément à des jeunes qui ne peuvent faire correspondre les nouveaux horaires avec ceux de leurs propres cours. C’est ce qui se passe à Marseille, où le maire demande un sursis d’un an pour la mise en place des nouveaux rythmes scolaires. Dans cette grande métropole, il faudra embaucher 3.500 animateurs pour faire face aux besoins. On n’a pu, à ce jour, que recruter 350 animateurs disponibles sur les 3.500 indispensables pour appliquer la réforme. Des annonces ont même été faites sur le site Le bon coin. Que se passera-t-il alors le vendredi après-midi, les parents seront-ils obligés de garder leurs enfants à la maison ?
Enfin, il y a ces communes qui s’opposent au changement et qui vont refuser d’ouvrir leurs écoles le mercredi. Quelles peuvent en être les conséquences ? Les élus risqueraient une suspension d’un mois ou une révocation. Va-t-on vraiment en arriver là !
On peut craindre que la rentrée 2014 ne soit animée dans certaines communes et que la nouvelle ministre de l’Education commence son mandat avec beaucoup de remous.