Rythmes scolaires : et si l’Etat supprimait certaines aides ?

Selon les communes ou selon ceux qui sont interrogés, les nouveaux rythmes scolaires c’est très bien ou c’est du n’importe quoi. Les municipalités doivent mettre en place trois heures de temps périscolaire, et cela leur est imposé. Sans vouloir entrer dans des polémiques qui ne risquent pas de faire avancer les choses, on peut tout de même constater que dans certains cas les difficultés sont grandes, que ce soit au niveau des infrastructures ou du personnel.

Un fonds d’amorçage a été mis en place pour « lancer » ce nouveau mode de fonctionnement et les activités périscolaires. Si l’on s’en tient au sens étymologique du « fonds d’amorçage », on devrait supposer que cela n’existe que pour le démarrage du nouveau dispositif. Hors le ministère avait annoncé sa reconduction pour 2015-2016 afin de répondre aux besoins des communes les plus en difficulté.

Il semble aujourd’hui que cette notion de communes en difficulté soit un alibi pour arriver à un effet inverse. Certaines communes semblent ne pas avoir mis en place d’activités périscolaires et risquent d’être sanctionnées. Selon la loi, les nouvelles activités sont suggérées mais non obligatoires, on peut donc comprendre pourquoi certaines communes se contentent d’organiser une simple garderie.

Le fonds d’amorçage a un coût, 360 millions d’euros pour 2014-2015, et en cette époque de recherche d’économies et de réduction de budget, on peut aisément comprendre la position du ministère de l’Education qui menace de ne pas reconduire les subventions aux communes qui refusent de mettre en place des activités périscolaires.  Le comprendre oui, mais pas nécessairement l’admettre. Si les communes n’organisent pas d’activités, c’est sans doute qu’elles ont des difficultés. Si l’on s’en réfère aux textes, les communes en difficulté peuvent être aidées. Où est l’erreur ?

L’aide de 50 euros par an et par enfant, augmentée de 40 euros pour les communes en difficultés, représente tout de même de 12% à 61% des sommes affectées par les communes pour l’organisation des activités, ce qui n’est pas négligeable. Supprimer cette aide risquerait de réduire les activités et à terme les voir disparaître.

Dans ces conditions, à qui vont profiter ces nouveaux rythmes scolaires ? Ne risque-t-on pas de voir dans quelques années, la semaine scolaire se terminer le vendredi à midi au lieu du vendredi soir, permettant ainsi de mieux fluidifier les départs en week-end dans les grandes agglomérations ! Supprimer la carotte que représentent les subventions peut aboutir à un effet  inverse que celui escompté pour ces nouveaux rythmes, ou alors les mairies organiseront des activités sous la contrainte, mais dans ce cas on ne peut gager de la bonne qualité de ces activités.

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