Rythmes scolaires : le Ministre de l’Education devrait bientôt faire des propositions

Le débat sur les rythmes scolaires n’est pas terminé. En application des textes, toutes les écoles devraient mettre en place les nouveaux rythmes scolaires, à savoir la semaine de quatre jours et demi, à la rentrée 2014. Hors, un millier de maires refusent toujours d’appliquer le nouveau dispositif, ce qui correspond à environ 5% des communes. Quant aux écoles catholiques, elles ne seraient que 10% à vouloir appliquer la réforme, car celle-ci n’est pas obligatoire pour les établissements privés sous contrat.

La réforme s’appliquera

Benoît Hamon, Ministre de l’Education nationale, a réaffirmé que la réforme « s’appliquera bien comme l’a dit le premier ministre à la rentrée 2014 ». Il précise également « qu’aujourd’hui nous ne parvenons pas à lutter efficacement dans le primaire contre l’échec (….) nous avons construit une réponse, la nécessité de concentrer les temps d’apprentissage dans les moments, les heures, où les enfants sont le plus disponibles, là où ils sont le plus disposés à apprendre ».

Le ministre de l’éducation a donc engagé des concertations avec les organisations d’enseignants, les parents d’élèves et les élus et fera ensuite des propositions au Premier ministre dans à une dizaine de jours. Ces concertations serviront surtout de support à l’application de la réforme à partir du retour d’expérimentations déjà mises en place.

Parle-t-on bien des rythmes de l’enfant

Depuis de nombreuses années, beaucoup d’études ont été réalisées sur le sujet, et qui ont abouti parfois à des résultats très opposés. Ce qui est certain actuellement, c’est que la France est le pays où la journée de classe est la plus longue.

Pour se rapprocher des moyennes des pays de l’OCDE, faut-il augmenter le nombre de jours de classe sur l’année scolaire grâce au retour à 4 jours et demi ? Est-ce que l’on prend bien le problème dans le bon sens ?

Il aurait été préférable de repenser l’année scolaire, plutôt que de réintervenir sur la durée de la semaine. Il aurait peut-être été intéressant de revoir le rythme de l’année afin de donner plus de régularité avec l’alternance entre sept semaines de classe et deux semaines de vacances, le minimum pour une bonne récupération. Enfin, on ne parle plus de réduction des vacances d’été, ce qui serait sans doute beaucoup plus profitable.

Pour redétailler la journée de classe, on constate que la vigilance d’un enfant pour être réceptif aux activités pédagogiques n’excède pas quatre heures trente minutes pour un élève de cours moyen, et seulement trois heures trente pour un élève de cours préparatoire. Quant aux moments où ils sont les plus réceptifs, on l’estime entre 9h et 11h00 et entre 14h30 et 16h. Il a même été constaté que 68% des enfants bâillent entre 14h30 et 15h00 ! Ajoutons également un nombre d’enfants important qui cumulent des déficits de sommeil et l’insécurité affective. Pour terminer, les activités sportives devraient se situer de 16h00 à 17h00, moment optimal pour la température corporelle, la force musculaire et l’optimisation des coordinations motrices.

Vouloir mettre en adéquation tous les paramètres locaux, économiques ou même simplement individuels, conduit à un ersatz de réforme, même si le but initial était la réussite de l’enfant dans les meilleures conditions. Il est à craindre que les objectifs soient difficilement réalisables et qu’une réussite scolaire d’enfants épanouis soit loin de se réaliser par ce biais.

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