Sélection en master, la ministre doit légiférer en novembre

L’accord devrait être scellé aujourd’hui 4 octobre. Même si la ministre refuse de parler de sélection, les universités pourront « recruter » à l’entrée du master. Il y a pourtant déjà un décret datant de mai qui autorise les universités à sélectionner 40% des étudiants.

Le pour et le contre

Peut-être vaut-il mieux faire une sélection pour éviter que les étudiants ne soient en échec et poursuivent des études sans résultat final. Alors, pourquoi ne pas faire de sélection bien plus tôt si les étudiants n’ont pas le niveau ou s’ils doivent arrêter en cours de cursus ? Est-ce à dire que le bac obtenu bien plus tôt à une moindre valeur, quand on sait que plus de 80% des élèves l’obtiennent ?

Que faire des recalés ?

Depuis 2002, le système de l’enseignement supérieur est régi en trois cycles (LMD) : licence (bac +3), master (bac +5) et doctorat (bac +8). Mais comme l’ancien diplôme de maîtrise (bac +4) survit virtuellement, puisque certains employeurs recrutent à ce niveau, le décret a prévu une solution intermédiaire en officialisant la sélection entre la première année (M1) et la deuxième année (M2) du master.

Les recteurs pourront alors fixer des capacités d’accueil pour chacun leurs masters. L’admission en première année pourrait être conditionnée par un concours ou un examen de dossier. Seules quelques disciplines garderaient, provisoirement, une sélection à l’entrée du master 2 : droit, psychologie et quelques mentions de gestions. En cas d’échec le rectorat fera trois propositions, dont une au moins dans l’établissement actuel de l’étudiant, si l’offre le permet !

Une situation encore loin d’être simple. Le système scolaire excelle dans l’art de complexifier et de multiplier les offres de formations, à l’image du nombre de formations universitaires, comme de différents types de bac ! Même si dans certains cursus il y a embouteillages, les syndicats étudiants se montrent opposés à toutes barrières sélectives.

Il fut un temps où la sélection se faisait dès l’entrée en sixième. Et ceux qui ne pouvaient suivre un cycle long d’études partaient vers des formations professionnelles qui leur permettaient d’obtenir un travail et de s’y épanouir. Aujourd’hui, les études sont de plus en plus longues et même avec un bac +5 en poche, on n’est pas sûr d’obtenir un emploi sinon payé le strict minimum. Ce n’est pas de la nostalgie, mais du réalisme. Que voulons-nous pour nos étudiants : une vraie qualification, la possibilité de décrocher un emploi correspondant à leur formation et une rémunération digne de leur qualification.

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