Transformer les écoles primaires en établissements du premier degré

Quel statut pour les écoles primaires et leurs directeurs ? C’est une question importante et un débat qui perdure depuis de nombreuses années. Et c’est bien là le paradoxe avec le SGEN-CFDT qui milite pour donner un statut à l’école primaire, appuyé par le G.D.I.D.

Faisons un bref rappel historique de moments importants dans l’évolution des idées, liées aux besoins réels du système.

2004 : François Fillon, alors qu’il est ministre de l’Education nationale propose une réforme, comprenant entre autres les EPEP, établissements publics d’enseignement primaire. Ces établissements reposeraient sur une coopération intercommunale.

2006-2007 : Gilles de Robien, qui a remplacé François Fillon, tente de faire applique le décret d’application. Les syndicats d’enseignants, appuyés par le parti socialiste, s’y opposent.

2010 : l’institut Montaigne relance le débat sur les EPEP, mais le sondage du SNUipp montre que les enseignants y sont opposés, par crainte de voir apparaître un nouvel échelon hiérarchique. C’est donc un échec.

2011 : La seconde tentative de l’institut Montaigne de faire passer une loi est encore vouée à échec. Pourtant un sondage du SE Unsa montre que la majorité des directeurs d’écoles sont favorable à la création des EPEP.

2015 : le rapport Leloup et Caraglia évoque les EPEP comme recours aux dysfonctionnements du 1er degré.

2017 (début mars !) : la ministre publie des « engagements » en faveur des directeurs pour alléger leurs tâches administratives. Autant dire qu’on ne risque plus de parler des EPEP.

2017 (toujours) : Le SGEN-CFDT et le G.D.I.D. s’entendent pour proposer un nouveau fonctionnement à l’école primaire. C’est un véritable statut qu’il faut accorder aux directeurs d’écoles, dont plus de 90% y sont favorables. Il est nécessaire que les établissements disposent de plus d’autonomie, sans avoir toujours besoin de laisser toutes les décisions à l’inspecteur. Comme plus de 90% des écoles primaires ont moins de 10 classes, il n’est pas question de mettre un chef d’établissement dans de telles petites structures. Au besoin, on pourrait avoir recours à un chef d’établissement pour l’ensemble d’une commune ou pour plusieurs communes. Cela revient en quelque sorte à revenir à une nouvelle forme d’EPEP, mais actualisée en établissements du premier degré.

En réalité, que feront le nouveau président élu et son équipe ?

Pour Benoît Hamon, on parle d’ « autonomie démocratique » des établissements. Pour François Fillon, l’autonomie des écoles serait gérée par le principal de collège du secteur, avec un chef d’établissement qui recruterait ses enseignants. Emmanuel Macron est très proche de cette idée (peut-être d’accord avec tout le monde).

L’avenir des écoles et de leurs directeurs appartiendra certainement aux urnes, mais combien d’années faudra-t-il encore pour voir le changement ?

Les établissements du Premier Degré, selon le SGEN-CFDT

Le site du G.D.I.D.

 

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