Mercredi 11 mars, Najat Vallaud-Belkacem va présenter, en conseil des ministres, le projet de réforme du collège. Cette réforme devrait entrer en vigueur à la rentrée 2016.
Une deuxième langue en cinquième
Certains détracteurs diront que les élèves ne savent déjà pas parler français. D’autres diront que c’est un plus quand on parle d’Europe et que l’on reconnaît unanimement que les Français sont mauvais en langues.
Quoi qu’il en soit, un des buts recherchés par le ministère est de former des élèves qui maîtriseront deux langues à la sortie du collège. Mais le souhait est surtout de maîtriser le contournement de la carte scolaire, car beaucoup de parents inscrivent leurs enfants dans les classes « européennes » afin qu’ils suivent leur apprentissage dans un meilleur établissement ou une classe plus élitiste.
Cet apprentissage d’une deuxième langue serait dispensé à raison de deux heures par semaine. Ces cours supplémentaires seront financés avec les 4.000 postes créés par la loi sur l’école, postes initialement prévus pour faire progresser les élèves en difficulté à leur rythme.
Quand on parle de lutte contre le décrochage scolaire, est-ce bien raisonnable d’apprendre l’espagnol ou l’allemand, ou toute autre langue, dès la cinquième à partir de septembre 2015 ?
Des projets interdisciplinaires
Travailler en groupe de manière interdisciplinaire est une bonne chose en soi, mais pas vraiment nouvelle. Encore faut-il la mettre en œuvre et qu’il reste encore les moyens suffisants avant qu’ils ne soient engloutis par l’apprentissage de la deuxième langue.
Le but est d’affecter 4 heures sur les 25 heures hebdomadaires à des « enseignements complémentaires ». Plusieurs thématiques seront définies par le ministère de l’éducation : parcours citoyen, développement durable, numérique… 20% du temps scolaire pourrait être consacré aux projets de groupe, contre 10% actuellement, mais il n’est pas question de dédoubler les classes.
Rappelons enfin que Georges Pompidou, alors ministre de l’éducation avait créé en 1973 les « 10% culturels », où 10% de l’horaire des lycéens était consacré à des travaux interdisciplinaires.