Le redoublement sera interdit avant 15 ans (en Belgique)

En France, le redoublement fait partie de la culture traditionnelle bien établie. Le redoublement est censé sanctionner les résultats insuffisants pour justifier le passage dans la classe suivante. Pourtant, le décret du 18 novembre 2014 modifie les dispositions et devrait réduire le nombre de redoublements dès cette année scolaire 2015-2016. On constate également qu’entre 2008 et 2014, le pourcentage d’élèves en retard est passé de 15,3% à 11,4% grâce à la diminution des redoublements. Pour rappeler quelques éléments du décret, « le redoublement peut être décidé pour pallier une période importante de rupture des apprentissages scolaires. Il fait l’objet d’une phase de dialogue préalable avec les représentants légaux de l’élève. », ceci concernant le premier degré.  Quant au second degré « A titre exceptionnel, un redoublement peut être mis en œuvre pour pallier une période importante de rupture des apprentissages scolaires. Il intervient avec l’accord écrit des représentants légaux de l’élève ou de l’élève lui-même, lorsque ce dernier est majeur ».

Le redoublement bientôt exceptionnel en Belgique

Les artisans du Pacte d’excellence pour l’école travaillent depuis plus d’un an. Le texte de synthèse de leurs travaux doit être bientôt remis au gouvernement de la Communauté française.

Parmi les éléments de réforme, on peut noter la proposition du recul du tronc commun de la fin de la 2^e secondaire (équivalent notre 4^e en France) à la fin de la 3^e secondaire (notre 3^e). Le choix entre l’enseignement général, qui prépare au supérieur, et le qualifiant (enseignement technique) ne serait réalisé qu’après la 4^e secondaire (notre 2^e). Enfin il y aurait un continuum pluridisciplinaire de la maternelle à la fin de 3^e secondaire)

Et surtout, le redoublement ne serait plus autorisé « sauf exceptions dûment motivées ».

A noter également, chaque année les élèves de 6^e primaire (équivalent de notre 5^e de collège) passent le certificat d’études de base (CEB). Cette épreuve externe commune porte sur le français, les mathématiques et l’éveil. Cette épreuve ne sera plus certificative, mais indicative.

Modification de la durée de la journée scolaire

Alors qu’en France, au nom des rythmes scolaires, on a souhaité réduire la durée de la journée scolaire, il en est tout autrement en Belgique.

En effet, il serait question d’allonger la journée scolaire de 1 heure ou de 1 h 30, afin de généraliser les congés de 2 semaines. La durée des vacances d’été ne serait pas modifiée. La modification de la durée de la journée scolaire fait grand débat, puisqu’il serait question de finir les cours à 17h au lieu de 14h45 ou 15h30 comme actuellement. La pause de midi pourrait également être allongée afin de proposer des activités culturelles et sportives.

La Fédération des Associations de Parents de l’Enseignement Officiel est favorable à un allongement de la journée. « Avoir du temps à l’école pour faire ses devoirs sous une guidance pédagogique – et ce ne doit pas être un professeur – c’est un plus pour les enfants qui n’ont pas ce soutien-là à la maison, que ce soit parce que les parents ne parlent pas le français, parce qu’ils n’ont pas les compétences ou parce qu’ils rentrent trop tard ».

Les syndicats sont par contre beaucoup moins enthousiastes. Même si la journée des professeurs n’était pas allongée, les heures supplémentaires seraient effectuées par des personnes extra-scolaires. Selon le secrétaire général de la CSC-Enseignement « Nous ne voulons pas d’un Pacte qui menacerait l’emploi, le statut ou les conditions de travail de l’enseignant. Le métier est déjà bien assez difficile et particulièrement exigeant. Ils ne peuvent pas en faire davantage. »

Dernière idée enfin, il serait question de fixer l’horaire de l’enseignant à 38 h/semaine, horaire qui comprendrait le temps devant élèves, les corrections et les préparations. « Aujourd’hui, un enseignant preste bien plus que 38h par semaine. Comptons entre 40 et 45 heures par semaine, car il travaille le weekend et pendant les vacances, durant lesquels s’effectuent corrections et préparations de leçons. Sans oublier les concertations avec les collègues et les rencontres avec les parents. »