Lors de sa conférence de presse du 5 février dernier, François Hollande lançait « L’école est la meilleure arme pour la reconquête. C’est une priorité de mon quinquennat ».
Malgré cette priorité affichée, il semble qu’il n’y ait rien de nouveau, quelques paroles mais peu d’actes.
Apprendre le français en maternelle. Serait-ce bien nouveau ? Comme si, depuis des décennies, les enseignant(e)s de maternelle n’apprenaient pas le français à leurs élèves ! François Hollande parle de la maîtrise du français, dès la maternelle. Il est vrai que le même jour le Conseil supérieur de l’éducation se réunissait pour évaluer les nouveaux programmes de maternelle pour la rentrée 2015. Apprendre le français en maternelle, bien sûr, on ne peut que s’en réjouir mais c’est sans doute d’autres moyens qu’il faudrait mettre en place. La France vante tant son école maternelle, à juste titre et la grande section ne devrait plus être un mini CP puisqu’elle va se retrouver en cycle 1. Mais on laisse toujours de côté les classes surchargées dont 7.000 dépassent les 30 élèves.
François Hollande avait déjà annoncé, en janvier, une évaluation en français en CE2. N’est-ce pas un peu tard, si l’on considère que l’on doit maîtriser le français dès la maternelle et que la lecture s’apprend au CP. C’est au plus tôt qu’il faut remédier aux lacunes.
Un bataillon de réservistes. La lutte contre le décrochage scolaire est toujours présente, et cette « réserve citoyenne » composée d’intervenants volontaires sera-t-elle suffisante pour solutionner ce problème. Qu’en est-il de la formation renforcée des enseignants ? Pour Eric Charbonnier, expert chargé de l’éducation à l’OCDE, il faudrait augmenter de 30% les salaires des enseignants en éducation prioritaire. Cette augmentation permettrait sans doute plus d’attractivité sur ces zones sensibles. « Au Brésil, les enseignants qui travaillent dans des zones rurales désaffectées sont payés 60 % de plus que les autres. En Estonie, les enseignants en zone prioritaire perçoivent une prime de l’ordre de 12 000 euros sur trois ans ».
Revalorisation des lycées professionnels. Les ministres se succèdent et en parlent, mais là, le Président fait allusion aux campus des métiers qui réuniraient les établissements scolaires, les CFA et les entreprises.
Le numérique. « Le numérique sera enseigné de l’école élémentaire à la terminale avec des diplômes correspondants ». L’annonce est toujours faite de la création d’une « grande école du numérique » et d’un diplôme supérieur accessible sans le bac. Il faut tout simplement faire face aux besoins actuels du secteur numérique.
Et les ESPE ? Aucune indication nouvelle sur la réforme des ESPE. Seule indication, la formation sera renforcée, en particulier la formation continue à propos de la laïcité, de la citoyenneté et de l’éducation aux médias.