Lecture : le bonnet d’âne pour les écoliers français

La dernière étude PIRLS (Progress in International Reading Literacy Study) menée dans 50 pays classe la France au 34e rang. Cette étude, concernant des enfants de niveau CM1 (9-10 ans),  porte sur une évaluation des compétences en lecture, allant des compétences de base à la compréhension avancée.

La France est même dernière parmi les pays européens. Plus inquiétant encore, le niveau moyen des élèves français recule depuis 2001, et de 2011 à 2016, c’est une chute de 9 points qui est enregistrée, passant de 520 à 511 points. Il faut noter que la moyenne européenne est de 544 points.

La tête du classement est ainsi composée :

  1. Fédération de Russie (581 points)
  2. Singapour (576 points)
  3. Hong Kong SAR (569 points)
  4. Irlande (567 points)
  5. Finlande (566 points)
  6. Pologne (565 points)
  7. Irlande du Nord 565 (points)

Si le niveau de la France baisse, l’étude montre qu’il y a plus de bons lecteurs au niveau international qu’il y a quinze ans. Seulement deux ont baissé, la France et les Pays-Bas. Il faut noter également que dans les filles obtiennent de meilleurs résultats dans 48 pays sur 50.

Quelques indicateurs

L’étude fait ressortir que les résultats sont liés à :

  • Plus de ressources à la maison qui appuient l’apprentissage (livres à la maison, soutien à l’étude et parents instruits ayant des professions intellectuelles ou techniques)
  • Plus d’appareils numériques à la maison
  • Les parents qui aiment lire

Les bons lecteurs fréquentent des écoles bien financées, sécuritaires. Ainsi :

  • 62% des élèves se trouvaient dans des écoles où les directeurs d’école ne rapportaient pratiquement aucun problème de discipline, et 8% étaient dans des écoles avec des problèmes modérés à sévères
  • 62% des élèves étaient dans des écoles que les enseignants trouvaient très en sécurité et en bon ordre, et 3% étaient dans des écoles que les enseignants trouvaient moins que sûres et ordonnées
  • 57% des élèves ont déclaré ne jamais ou presque jamais être victime d’intimidation, et 14% ont rapporté être victimes d’intimidation chaque semaine

Les bons lecteurs fréquentent l’école régulièrement et ne sont pas fatigués ou affamés.

Les bons lecteurs avaient des attitudes positives envers la lecture :

  • 95 % des étudiants étaient très ou quelque peu engagés dans leur enseignement de lecture
  • 84 % aimé lire beaucoup ou au moins un peu
  • 80 % étaient très ou plutôt confiants dans la lecture

Ajoutons enfin que les bons lecteurs ont peu de difficultés à lire en ligne. En parallèle de l’évaluation PIRLS, 14 pays ont participé à l’évaluation ePIRLS. Les résultats obtenus ont été jugés très satisfaisants, avec dans l’ordre :

Singapour (588 pts), Norvège (568 pts), Irlande (567 pts), Suède (559 pts), Danemark (558 pts), Etats-Unis (557 pts), Chine (546 pts), Canada (543 pts), Israël (536 pts), Italie (532 pts), Slovénie (525 pts), Portugal (522 pts), Géorgie (477 pts, Etats Arabes Unis (468 pts).

Le système français est-il en cause ?

L’école française consacre beaucoup d’heures aux activités de lecture et d’écriture, 37% du temps global d’enseignement alors que la moyenne des pays concernés n’est que de 27%. Pourquoi alors n’est-ce pas efficace ? Selon l’étude, 16% des enseignants des différents pays n’ont eu aucune formation continue en lecture dans les deux années précédant l’évaluation, mais en France ils sont 38% ! Dédoubler les classes de CP, voire plus, c’est louable, encore faut-il que les enseignants soient formés.

Les évaluations PISA sont mauvaises, les évaluations PIRLS sont mauvaises, alors qu’attend-on dans les ministères successifs de l’Education pour élaborer quelque chose de constructif ?

L’étude

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