L’Education nationale, un an après…

« L’échec de la réforme de l’Education en ce début de quinquennat est en grande partie imputable à l’absence de visibilité du projet que le ministère de l’Education nationale entend décliner », pour les hauts fonctionnaires du « Cercle des recteurs disparus ».

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Lors de sa campagne, le candidat socialiste à la présidence de la République avait annoncé qu’il ferait de la jeunesse la priorité de son quinquennat. La priorité éducative prévoit donc des évolutions de l’école primaire, de la liaison école-collège, du renforcement du socle commun et le renouveau de la formation des enseignants.

En dépit de la crise économique, le président, s’est engagé à créer 60 000 postes d’enseignants. Cette annonce, qui a eu le soutien des syndicats, a réduit à néant toute marge de manœuvre pour réformer le système éducatif. Malgré tout, la refondation se verra peu dans les écoles, à l’exception des maîtres supplémentaires dans quelques écoles. En effet, la formation dans les ESPE nécessitera la quasi-totalité des postes créés cette année.

L’échec de la réforme de l’Education est en grande partie imputable à l’absence de visibilité du projet que le ministère de l’Education nationale entend déployer. Les annonces de Vincent Peillon (fin de la semaine des quatre jours, nouveaux rythmes scolaires, réduction des vacances d’été à 6 semaines, enseignement de la morale à l’école etc…) masquent les suppressions discrètes (suppression des internats d’excellence, de l’apprentissage dès 14 ans, des activités de soutien aux élèves en difficulté, des établissements de réinsertion scolaire etc..). On pourrait se demander en quoi consiste la « refondation » si ce n’est à vouloir effacer toute trace de la politique précédente.

La rentrée 2013 est considérée, à juste titre, comme la première vraie rentrée scolaire pour l’équipe actuelle, celle de 2012 ayant été préparée et mise en œuvre  par le précédent ministre. Elle risque d’être difficile pour tout le monde.

Les créations de postes n’empêcheront pas toutes les fermetures de classes. La démographie scolaire est déclinante, notamment dans les milieux ruraux. Certaines académies commencent à réaliser que ces nouveaux postes seront entièrement occupés par des professeurs stagiaires. Les textes sur les créations des Ecoles Supérieures du Professorat et de l’Education ne sont pas encore prêts, ainsi plusieurs présidents d’université demandent le report de leur ouverture à la rentrée 2014.

A cela s’ajoutent les difficultés liées à la scolarisation des enfants de moins de trois ans et à la mise en place du dispositif « plus de maîtres que de classes ». L’aide personnalisée aux élèves, mise en place en 2008 et dont un rapport (non publié) semble dresser un bilan positif, a été supprimée dans la plupart des académies.

Il faut regretter que cette suppression, tout comme l’abrogation de la loi Cherpion qui ouvrait l’apprentissage dès 14 ans, n’aient fait l’objet d’aucune contestation ni des enseignants ni des parents d’élèves.

Certes, on ne peut pas mesurer les résultats d’un quinquennat sur une seule année, mais on peut se rendre compte des orientations qui sont choisies.

Quel bilan peut-on donc tirer ?

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  • 60 000 postes en 5 ans créés pour l’Education
  • Renouveau de la formation des enseignants et des personnels d’éducation
  • Renforcement du socle commun rénové
  • Meilleure articulation école/collège
  • Plus de démocratie et de collégialité dans la gouvernance des universités

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  • Plan d’Education artistique et culturelle sans grande envergure, ni moyens
  • Articulation bac -3 / bac +3 peu prise en compte
  • ESPE qui se mettent en place dans la précipitation et parfois dans les difficultés
  • Loi ESR qui comporte encore trop d’insuffisances
  • Place limitée au numérique comme ressource et évolution sociétale

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  • Non prise en compte de la dimension globale de l’Education
  • Aucune politique d’éducation populaire
  • Maquettes de concours trop disciplinaires et pas assez professionnelles pour le recrutement des futurs enseignants
  • Absence de dimension Recherche et réussite des étudiants dans la loi ESR

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