Les directeurs d’école n’en peuvent plus

Directeur d’école, c’est un métier qu’il faut reconnaître.

Il y a encore peu de temps, on entendait « le dirlo est un enseignant comme les autres ». On est bien loin de cette observation quand on constate malheureusement que les directeurs d’école croulent sous le poids de leurs missions, et plus exactement de toutes les nouvelles missions qui se s’accumulent et se superposent. Les tâches administratives sont de plus en plus nombreuses d’année en année, mais les directeurs n’obtiennent aucune reconnaissance pour cette surcharge de travail et les responsabilités nouvelles auxquelles ils doivent faire face. Les directeurs doivent assurer, mais ils n’en peuvent plus.

Le SNUipp a réalisé un sondage, dont les résultats sont édifiants.

Plus de temps

Il y a un mois, nous évoquions déjà les tâches multiples qui incombaient aux directeurs et les difficultés qu’ils éprouvaient pour les mener à bien (article du 11 septembre : Les directeurs d’école en souffrance).

Pour accomplir leur mission, ce que demandent les directeurs d’école c’est plus de temps pour 88% d’entre eux. Pas question pour eux de se limiter aux 35 heures car le bon fonctionnement des écoles repose en partie sur leur bénévolat et leur militantisme. Mais pour combien de temps encore cette situation va-t-elle pouvoir continuer ? Un directeur gère sa classe (avec son lot de réformes !), mais aussi anime l’équipe éducative, gère les relations avec les instances académiques, la mairie, les parents, le médecin scolaire, le psychologue scolaire, le personnel de service,… Il doit aussi s’occuper des transports, des diverses réservations, répondre aux diverses sollicitations, sans oublier la maintenance du photocopieur ou du parc informatique… La liste n’est pas exhaustive, et dépasse largement les théoriques 24 heures de présence face à élèves.

Du temps manque aux directeurs pour accomplir leur mission. Ainsi, 78% souhaitent également que les tâches administratives soient allégées. Dans les établissements du second degré, les chefs d’établissement bénéficient de services administratifs et ce ne sont pas les 15 000 aides administratives qui vont régler les problèmes des 46 000 directeurs du premier degré.

70% souhaitent que le temps de décharge soit augmenté. Plus d’un directeur sur trois ne bénéficie d’aucune décharge. Les décharges dépendent de la taille de l’école et d’autres critères tels que classement en zone d’éducation prioritaire ou accueil d’enfants handicapés. Toutes les écoles ont les mêmes tâches administratives et subissent les mêmes contraintes, aussi il est anormal que les directeurs non déchargés ou peu déchargés doivent terminer ce travail non « éducatif » sur leur temps libre.

73% souhaitent être dispensés des APC (Activités pédagogiques complémentaires) destinés aux élèves en difficulté ou de l’aide aux devoirs.

Ajoutons enfin que la réforme des rythmes scolaires n’a pas facilité le travail des directeurs.

Ne laissons pas les directeurs continuer à « bricoler et s’épuiser ». Pour mener la refondation de l’école dans de bonnes conditions et redonner une image positive à l’école, les directeurs, qui sont les moteurs du bon fonctionnement de leur établissement, doivent avoir les moyens nécessaires pour mener à bien leur mission, avant d’imploser.

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