Lutte contre le décrochage scolaire, pourquoi fait-on moins bien que la Pologne ?

Le rapport du Secrétariat général pour la modernisation de l’action publique montre les défauts d’un système que l’on voudrait efficace, mais qui au final n’atteint pas ces objectifs.

Aujourd’hui, ces sont 11,6% des jeunes qui « décrochent », alors qu’ils ne sont que 5,7% en Pologne. Les Pays-Bas ou l’Irlande font mieux que nous pour lutter contre le décrochage avec des taux de 8,8% ou 9,7%. Ce ne sont pas les 39,6% de la Turquie qui vont nous consoler.

Mais pourquoi la Pologne fait-elle mieux ?

Les moyens employés en Pologne montrent leur efficacité, mais sont-ils transposables en l’état. La scolarité obligatoire y a été prolongée de 16 à 18 ans, avec un tronc commun sans sélection jusque 16 ans. Quand on parle de supprimer les notes en France, la Pologne a adopté un système de notation sur 6.

D’autres pays sont également exemplaires. Citons le Québec où le décrochage est une cause nationale avec les Journées de la persévérance.

Alors, pourquoi cela ne fonctionne-t-il pas aussi bien en France ?

Ce ne sont pas les idées qui manquent, même si certains jugeront les moyens insuffisants. 740 millions sont consacrés à la lutte contre le décrochage. Ce n’est pas la somme qui est mise en cause, mais son utilisation, certains dispositifs paraissent disproportionnés par rapport à d’autres, sans doute même au regard des résultats.

Un décrocheur en EPIDE (Etablissement public d’insertion de la Défense) « coûte » 25.312 €, soit 5 fois plus qu’en école de la seconde chance (5.400 €). Sans vouloir minimiser l’efficacité des 18 EPIDE du territoire ou la volonté du Président François Hollande de vouloir augmenter le nombre de places, peut-être ne faudrait-il pas trouver de bons moyens avant qu’il y ait décrochage, la prévention avant le remède. Actuellement, les EPIDE accueillent environ 3.500 jeunes par an, et 315 supplémentaires seraient créées avant l’été.

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Le rapport décrit les facteurs de décrochages, il reste maintenant à construire une politique cohérente pour mener les actions de prévention, évitant ainsi d’agir trop tardivement.

N’oublions qu’un décrocheur sur deux à un niveau faible lorsqu’il entre en sixième. Changements pédagogiques, évaluation, suivi des élèves sont des termes qui reviennent régulièrement, alors agissons au plus tôt, dès l’entrée d’un enfant dans la vie scolaire. C’est dès le plus jeune âge que se construit ou non la réussite.

Le rapport

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