Modification de la date de rentrée, à qui cela profite-t-il ?

La date de la prérentrée est repoussée du vendredi 29 août au lundi 1^er septembre 2014. Dans la mesure où le ministère n’aurait pas accédé à cette demande, un  préavis de grève était envisagé pour le 29 août.

Ce n’est pourtant pas la meilleure façon pour les enseignants de se faire apprécier en demandant ces modifications. Ils sont déjà souvent traités de fonctionnaires et d’avoir droit à beaucoup de vacances. Le mot « fonctionnaire » est bien le fond du problème, et cette demande de report de la prérentrée est le résultat d’un ras-le-bol contre l’austérité et le gel du point d’indice depuis 4 ans. C’est vraiment un prétexte, car nul ne proteste sur le fait que les vacances d’été ne commencent pas un 30 juin mais bien dans les premiers jours de juillet. Pourquoi alors ne pas aussi revendiquer les vacances pendant les deux mois de juillet-août au complet ?

Le calendrier scolaire sur trois ans est pourtant déposé au bulletin officiel, et voilà que précipitamment on fait des modifications à l’emporte-pièce. Que fait-on des calendriers 2015-2016 avec une prérentrée le vendredi 28 août 2015, ou 2016-2017 avec une prérentrée le mercredi 31 août 2016 ? Il faudrait tout revoir.

Quelles conséquences peut-on envisager ?

Le ministre de l’Education a donc tranché. La prérentrée se fera le lundi 1^er septembre et la rentrée des élèves le mardi 2 septembre.

Les élèves vont donc commencer l’année scolaire par une semaine amputée. Qui peut alors parler de rythmes réguliers, en cette année où tous devraient adopter les nouveaux rythmes scolaires ! Heureusement que la prérentrée a été conservée, si utile aux établissements pour régler les dernies détails avant l’accueil des élèves. La prérentrée a même été de 2 jours il y a quelque temps et cela n’était pas inutile.

Si la rentrée des élèves est décalée d’un jour, le nombre de jours de classe annuel se trouve déficient de cette journée. Doit-on repousser la date des vacances d’été 2015 du samedi 4 juillet, ou plutôt du vendredi 3 juillet pour la plupart des écoles, au lundi 6 juillet. Combien d’élèves se rendraient effectivement en classe un lundi, alors que les locations de vacances à la semaine de leurs parents auront déjà débuté ? Il arrive que certains se soucient peu de ces dates de vacances et partent avant les dates officielles, ou certains établissements sont fermés pour raison d’examens et concours.

Intéressons-nous également aux écoles qui, par dérogation passeraient à la semaine de 23 heures. Il faudrait alors rattraper 36 heures de classe, et si on ne peut pas les récupérer sur les vacances d’été, on doit alors imaginer une réduction des petites vacances. Fini alors les rythmes réguliers 7 semaines de classe pour 2 semaines de congés…

Des conséquences immédiates vont s’en suivre au niveau des familles, des associations ou des communes. En reculant la rentrée d’une journée, il va se poser des problèmes de garde entrainant un coût financier supplémentaires pour les familles ou une ouverture supplémentaire des centres de loisirs pour les mairies.

Quel calendrier scolaire pour les années futures ?

Il est certain que les enseignants préféreraient ne pas raccourcir leurs vacances, ou du moins c’est le message des syndicats, mais il faut aussi mettre en application les nouveaux rythmes scolaires avec une augmentation du nombre de jours de classe. Il est regrettable qu’à travers ces guéguerres, on a totalement oublié la réussite de l’élève. De plus, comment peut-on espérer un bon fonctionnement du système si les règles changent en cours de route ? Si un calendrier est déposé officiellement, quel est le bien fondé d’un tel changement ? Et l’on doit aussi envisager des modifications des calendriers scolaires des prochaines années. De plus, il ne faut pas oublier les dérogations qui pourront être accordées avec la mise en place des rythmes scolaires.

Toutes ces modifications ne vont pas faciliter la vie des parents et l’Education nationale n’en sortira pas grandie.