Le ministre de l’Education, Jean-Michel Blanquer détaille quelques mesures de sa « réforme » de l’enseignement.
Réforme du baccalauréat
Dans un entretien accordé au Parisien, le ministre annonce vouloir redonner du sens au baccalauréat. La suppression des filières L, S et ES fait partie des idées émises, et pour mener à bien cette tâche il souhaite consulter tous les acteurs de la communauté éducative.
Jean-Michel Blanquer souhaite qu’on en finisse avec le bachotage. L’idée directrice reposerait sur un examen avec seulement quatre épreuves, les autres notes étant obtenues au cours de la scolarité.
L’apprentissage pourrait être proposé davantage, et sera présent sur la plateforme d’affectation des élèves en classe de seconde.
Dans le même temps, le Conseil des ministres doit examiner le projet de loi sur les nouvelles modalités d’entrée à l’université, afin de supprimer le tirage au sort et réduire l’échec en première année.
Plan « mercredi »
Le ministre ne se dit pas favorable à une harmonisation des rythmes scolaires car, selon lui, 80% des gens sont satisfaits des assouplissements. Pas de classe le vendredi après-midi dans certaines écoles, classe le samedi matin dans d’autres, tout cela semble convenir.
En ce qui concerne la création d’un plan « mercredi », « l’important est plutôt de faire en sorte que les enfants fassent quelque chose d’intelligent et d’utile sur le temps périscolaire. C’est pourquoi je prépare un plan mercredi, en lien avec les ministres de la Culture et des Sports, Françoise Nyssen et Laura Flessel. » Il est important que « tous les mercredis de France soient riches en activités culturelles et sportives de qualité ».
Nouveau plan mercredi, mais aucune modification du calendrier scolaire, puisqu’il n’y a pas urgence pour le ministre.
Création d’unités laïcité
Le ministre souhaite améliorer le climat scolaire et le vivre ensemble. Avec la création d’unités laïcité avant la fin de l’année, l’école doit être le moteur de l’esprit scientifique et de l’esprit républicain.
Une prime de 3000 euros pour les enseignants
Pour Jean-Michel Blanquer, les assistants d’éducation doivent être le vivier des futurs professeurs. Il est nécessaire également que la formation des professeurs soit améliorée, ou que les vocations soient plus tôt repérées et encouragées, notamment par l’octroi de bourses ou de contrats de travail.
Enfin une prime annuelle de 3000 euros net est prévue pour les professeurs exerçant en zone d’éducation prioritaire. Pour les autres enseignants, les augmentations ne doivent pas être envisagées de manière globale, mais de manière différenciée.
Le numérique en demi-teinte
Après la mise en place par le gouvernement précédent du plan numérique pour équiper les écoles et les collèges, la priorité semble être maintenant tout autre. Pour Jean-Michel Blanquer, les écrans doivent être réduits au minimum jusqu’à l’âge de 7 ans. Il est préférable de privilégier la pratique de la lecture et les exercices physiques.
Jean-Michel Blanquer travaille également sur la « surmédicalisation » des écoles et l’inflation de besoins en orthophonistes. Il faut distinguer les vraies et les fausses dyslexies. « Si on n’a pas suffisamment appris à l’enfant à bien analyser une phrase, si on l’a fait entrer dans la lecture en lui faisant photographier mentalement des mots, au lieu de lui donner une vraie conscience rigoureuse des lettres et des sons, on peut provoquer de la dyslexie. Et cela touche d’abord les plus fragiles. »
Enfin, à propos de la règle « le masculin l’emporte sur le féminin » et ces professeurs qui refusent de l’enseigner, le ministre est très clair et se déclare « être attaché fondamentalement à ce que les élèves, notamment les plus défavorisés, s’appuient sur une langue française structurée qui leur permet, tout simplement, d’être bien dans la vie. »