La crise sévit malheureusement à tous les niveaux. Maintenant, même les jeunes diplômés peinent à trouver un emploi. Seuls les deux tiers des diplômés de 2012 ont trouvé un emploi, mais dans quelles conditions..
Les diplômés et le marché du travail
Selon l’APEC, seuls 64% ont trouvé un emploi, soit 7 points de moins que l’année précédente. Mais les inégalités sont importantes, il vaut mieux un Bac+3 ou un Bac+6 et plus pour s’en sortir, même si là aussi les chances d’obtenir un poste diminuent.
Les Bac+5 chutent de 5 points par rapport à l’année précédente.
Selon la formation suivie, les chances de réussite sont également très différentes. Mieux vaut avoir un diplôme d’ingénieur que de sortir de l’université.
Avec un Bac+4 et plus les disciplines médicales enregistrent un meilleur taux sur le marché du travail, avec 90% d’embauches la première année. Ensuite c’est le tour des sciences technologiques avec 67%. On constate que c’est bien plus difficile de trouver un emploi si l’on a choisi de poursuivre des études dans le domaine des langues, du droit, de l’économie ou des arts.
Une autre grande inquiétude, c’est la hausse des contrats précaires. Avec un Bac+3, seuls 49% des jeunes diplômés ont décroché un CDI ; avec un Bac+6 et plus, ils n’ont obtenu qu’un CDD pour 70%, quant à l’obtention d’un statut cadre à l’embauche, celui-ci est en net recul avec : 61% à Bac+5, 21% à Bac+4 et 8% à Bac+3.
La fuite des diplômés vers l’étranger
Dans ce contexte morose, comment alors ne pas comprendre pourquoi les diplômés des grandes écoles ont déjà un visa sur leur passeport. 8 étudiants de dernière année sur 10 n’excluent pas la possibilité de partir chercher un emploi à l’étranger. 34% de ces diplômés pensent qu’il leur sera difficile de trouver un emploi en France. « Ces résultats sont emblématiques du pessimisme ambiant. Quand les titulaires des meilleurs diplômes pressentent que toutes les portes ne sont pas ouvertes en France pour eux, que pensent les autres ? », selon une étude de l’Institut Harris Interactive.
La motivation première des étudiants des grandes écoles est en premier lieu « les opportunités de carrière », puis l’envie de « faire un métier intéressant ».
Mais où veulent-ils partir ? 32% aux Etats-Unis, 23% au Royaume-Uni ou 12% en Allemagne. Signalons que près de la moitié sont partis en stage à l’étranger pendant leurs études.
Rien d’étonnant que les jeunes choisissent de partir à l’étranger pour démarrer leur carrière, il y a plus d’offres, les progressions sont plus rapides, et un CV international a plus de valeur.
La génération actuelle des jeunes diplômés privilégie « un métier épanouissant » et le passage par l’étranger n’est pas véritablement une fuite des cerveaux, mais plutôt un passage obligé qui permet d’ajouter un élément essentiel dans la construction d’un parcours professionnel.