Le Sénat a tranché: il n’y aura pas de cycle d’enseignement commun à la grande section et au CP.
Le Sénat vient de publier l’ensemble des amendements votés par la commission de la Culture, de l’Éducation et de la Communication. En ce qui concerne les cycles, l’article 23 du projet prévoyait que « le nombre des cycles et leur durée sont fixés par décret » ; mais un amendement écologiste remplace cette phrase par « La scolarité en école maternelle comprend un cycle unique. La dernière année de l’école élémentaire est couplée avec la première année du collège en un cycle commun. Les autres cycles et leur durée sont fixés par décret ».
L’école maternelle est un sujet très important pour la Dgesco (la Direction générale des enseignements scolaires) qui veut repenser l’école maternelle à partir de la petite section.
Trois « modules de formation à distance » sur le « langage, le graphisme et l’aménagement de l’espace » sont en cours de finalisation et seront disponibles fin 2013. Ils prendront, dans le cadre de la formation continue en maternelle, la forme d’ « outils interactifs et de parcours qui n’excluront pas des temps de présence ».
Le sénateur UMP Jean-Claude Carle vient d’écrire un manifeste (Tous les élèves peuvent réussir), présenté comme « un projet alternatif de refondation de l’école ». Celui-ci veut donc créer un lien fort avec le début de l’école élémentaire. Il propose « l’intégration de la grande section de maternelle à l’école élémentaire afin de permettre une meilleure cohérence du cycle des apprentissages premiers » (grande section, CP, CE1) et son corollaire: « Cette intégration de la grande section de maternelle à l’école primaire aurait pour conséquence de rendre l’école obligatoire à cinq ans ».
La maternelle, un établissement « d’éducation » et non « d’instruction » ?
Pauline Kergomard disait que « l’école maternelle n’est pas une école, car c’est un établissement d’éducation et non d’instruction ». Durant 30 ans, elle luttera pour que l’école maternelle ne soit pas envahie par des programmes scolaires mais un lieu où le jeu est reconnu comme étant l’activité la plus formatrice du jeune enfant. Elle a même essayé de proposer une formation spécifique pour les enseignants de maternelle. « C’est la grande faillite de notre éducation maternelle, dit-elle. On y confond le développement intellectuel avec l’instruction. Alors que les meilleurs esprits sont tombés d’accord qu’il ne fallait pas de programme pour les petits, et que le programme des grands ne comportait aucune leçon au sens littéral du mot, les leçons – pour les enfants de 2 à 6 ans – ont envahi les écoles maternelles ».