Rythmes scolaires : une grève en désordre

La réforme des rythmes scolaires continue d’alimenter les débats. Aujourd’hui, environ 1 enseignant sur 4 est en grève. Les instituteurs sont soutenus dans leurs revendications par les agents municipaux et les parents d’élèves.

Et pourtant cette grève ne fait pas l’unanimité. Le SGEN-CFDT a choisi de ne pas appeler à la grève. En effet, ce syndicat soutient la réforme des rythmes scolaires.

L’UNSA, deuxième fédération de l’enseignement, n’appelle pas non plus à la grève car ils sont favorables à la semaine de 4 jours et demi, jugeant également que des progrès sont faits en faveur de l’école primaire.

Un autre syndicat, le SNUipp-FSU, voudrait une réécriture du décret sur les rythmes scolaires pour l’assouplir.

Quant à FO, SGT et Sud, ils souhaiteraient l’abandon de la réforme.

La Peep, fédération de parents d’élèves classée à droite, appelle les parents à manifester pour soutenir les enseignants. Mais la FCPE, pour sa part, soutient la réforme.

Les syndicats semblent divisés, des points d’accord existent néanmoins comme donner la priorité à l’école primaire, ou la revalorisation des salaires des professeurs des écoles pour être égalitaires avec leurs collègues du secondaire.

Quel choix pour l’avenir ?

Manifester ou ne pas manifester, ce dilemme cache bien d’autres problèmes.

Si 4 maires sur 5 sont satisfaits dans les communes qui ont mis en place ces nouveaux rythmes, ils sont perplexes et inquiets quant à la complexité de cette mise en œuvre et surtout sur son coût dans les années à venir.

Un des objectifs de cette réforme était de mieux organiser la semaine pour lutter contre l’échec scolaire, contre le décrochage.

Certains enseignants ne sont pas satisfaits, mais certains élus non plus. C’est ainsi que, jeudi, l’Assemblée nationale va débattre sur une proposition de loi de Xavier Bertrand qui prévoit de laisser aux maires le « libre choix » d’organiser le temps scolaire.

En ordre dispersé

Les syndicats ne semblent pas tous d’accord et mêlent au problème des rythmes scolaires d’autres revendications, les associations de parents d’élèves ont des avis qui divergent, les élus sont divisés. Sous fond de querelles droite-gauche, s’intéresse-t-on encore vraiment à l’école et surtout aux enfants ? Ce n’est certainement pas en faisant cours le mercredi matin que l’on va endiguer le problème de l’échec scolaire. Le classement PISA confirme bien le recul de la France en matière de réussite scolaire, même si notre école maternelle reste encore un modèle pour bien des pays. L’excellence de nos grandes écoles n’est plus à démontrer même si pour y parvenir on consacre 25% du budget de l’enseignement supérieur pour 1% des élèves. Pour aboutir à une refonte efficace de l’école, il faut déterminer les besoins et tenter de les satisfaire, et non pas se lancer dans des réformettes qui ne vont finalement satisfaire personne et qui ne suscitent que critiques et mécontentement.

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