Et cela pourrait changer, des projets sont en cours.
Les profs de prépa sont mécontents que le ministre de l’éducation veuille réduire leurs avantages. Nous en parlions déjà dans un billet du 25 novembre dernier (Les profs de prépa vont financer les décharges en ZEP). Concrètement le projet viserait à faire passer un certain nombre de leurs heures supplémentaires dans le service obligatoire.
Quelles sont ces obligations de service ?
Un professeur agrégé doit effectuer 15 heures d’enseignement par semaine. Pour un professeur certifié, c’est 18 heures et pour un professeur des écoles 24 heures.
Selon les conditions d’exercice, des pondérations peuvent être calculées. C’est ainsi qu’un professeur en classe préparatoire bénéficie d’une pondération à 1,5 ce qui ramène son service obligatoire hebdomadaire à 10 heures. Dans le secondaire, des décharges peuvent être accordées dans le cas d’un enseignement dispensé sur plusieurs établissements, avec par exemple 1 heure pour les enseignants travaillant sur 3 établissements. Les enseignants travaillant en ZEP pourraient bénéficier d’1h30 de décharge par semaine.
Le projet de réforme présenté par le ministère de l’éducation aux différents syndicats a pour l’instant été rejeté, particulièrement par les professeurs de classes préparatoires. Le statut des professeurs, qui date de 1950, aurait pourtant besoin d’être modifié, mais cette lourde machinerie qu’est l’éducation nationale a beaucoup de mal à se moderniser, et pourtant ce changement serait bien nécessaire.
En 2011, l’IFRAP proposait que tous les professeurs de collèges et lycées aient une obligation de service de 20 heures hebdomadaires. Cette augmentation horaire permettrait d’économiser l’équivalent de 47.000 postes de professeurs et de mieux les rémunérer et d’optimiser le travail.
Vincent Peillon veut réformer le métier d’enseignant, mais jusqu’à présent ce ne sont que des ajustements qui sont effectués, et qui compliquent encore bien plus le système. Si l’on compare notre situation à celles des autres pays de l’OCDE, les enseignants français du primaire travaillent en moyenne 146 heures (annuelles) de plus que leurs homologues et les enseignants du secondaire 40 heures de moins ! Un exemple parmi les pays européens, un professeur allemand du second degré gagne plus qu’un professeur français, mais il travaille 25,5 heures par semaine qui se décomposent en 21 heures de cours, 1 heure de rencontre avec les parents, 2 heures de surveillance et 1,5 heure de remplacement des collègues.
Dernière comparaison avec les pays européens, tels la Suède, l’Allemagne ou le Royaume-Uni, les enseignants sont recrutés au niveau local, ce qui permet d’alléger le lourd système étatisé que nous connaissons.
Alors, collègues professeurs, si vous voulez remonter dans le classement PISA, servez-vous des exemples qui fonctionnent.